L'ingénierie constitue le fer de lance du modèle d'économie verte que le Maroc a érigé en priorité et un fondement essentiel d'un développement durable s'appuyant sur les compétences nationales et régionales, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Fouad Douiri. Ce modèle de croissance verte, qui bénéficie d'un intérêt grandissant de par le monde, doit être conçu comme une opportunité pour relever les défis du futur en termes de réduction de la pression sur les ressources naturelles, de création de l'emploi et de promotion de modes de production durables et respectueux de l'environnement, a souligné le ministre lors de la séance d'ouverture de la 3ème conférence annuelle et 4ème assemblée générale de la Fédération des consultants africains et arabes (FCAA) ayant pour thème «Economie verte : quelles opportunités pour les consultants africains et arabes ?». Conscient de l'énorme potentiel de l'économie verte, le Maroc a mis en place un cadre constitutionnel et réglementaire propice au développement de ce créneau porteur, notamment en inscrivant dans la nouvelle Constitution le droit à vivre dans un environnement sain et en élaborant une loi-cadre dédiée à l'environnement et au développement durable qui vient d'être adoptée par l'Exécutif et qui sera soumise au Parlement dans les prochains jours, a précisé M. Douiri. L'engagement du Maroc en faveur du développement durable s'est aussi traduit par une multitude de programmes portant sur l'efficacité énergétique, l'économie d'eau, la gestion des déchets liquides et solides et le développement des énergies renouvelables, a-t-il relevé, ajoutant que «notre pays se dotera prochainement d'une stratégie nationale de développement durable qui est en cours de préparation et qui devra prévoir un ensemble d'outils opérationnels de mise en Âœuvre, dont des mesures d'incitation fiscale». Mettant en exergue le contexte de la conférence, le président de la FCAA, Moncef Ziani a noté, de son côté, que les pays arabes et africains sont confrontés à des «défis énormes» en termes de développement durable et sont amenés, de ce fait, à investir de plus en plus dans des stratégies et programmes de protection de l'environnement, de préservation des ressources naturelles et de promotion sociale, en veillant à ce que ces programmes se traduisent par la création d'»emplois verts» pour les opérateurs locaux et non pas uniquement par l'importation des nouvelles technologies. Après avoir souligné l'impératif de réfléchir à des solutions de développement adaptées aux contextes des pays arabes et africains dans les domaines des énergies renouvelables, du traitement des eaux usées, de gestion des déchets et de techniques d'irrigation rationalisée, M. Ziani, également DG de la société marocaine Conseil, ingénierie et développement (CID), a exprimé le souhait que cette rencontre puisse favoriser des partenariats arabo-africains solides permettant de mieux positionner la profession d'ingénierie dans les défis du développement durable. Pour Alain Bentejac, responsable de la Fédération internationale des ingénieurs-conseils (FIDIC), le thème choisi pour cette 3ème conférence «correspond à une préoccupation majeure de nos sociétés, de nos industries et de la profession de l'ingénierie en particulier qui est aujourd'hui appelée à renforcer son positionnement en tant qu'acteur du développement durable». Lors de la première session ayant pour thème «L'économie verte en Afrique et dans le monde arabe», il a expliqué que les ingénieurs ont un rôle primordial à jouer pour apporter, au-delà des théories et des concepts, des solutions pratiques et innovantes au service des projets de développement durable dans des secteurs-clés comme le bâtiment, les transports et les énergies renouvelables, et contribuer, ce faisant, à la lutte contre le réchauffement climatique et à la promotion de l'utilisation responsable de l'énergie et des ressources naturelles. Deux jours durant, les participants à cette conférence, en provenance de plusieurs pays arabes et africains (Egypte, Soudan, Burkina Faso, Mozambique, Jordanie, Tunisie), se pencheront sur les questions des «opportunités d'intervention pour les consultants africains et arabes dans l'économie verte» et «compétences et formation dans l'économie verte». Créée en 2009 et basée à Rabat, la Fédération des consultants africains et arabes, qui regroupe des sociétés d'ingénierie et de conseil de l'Afrique et du monde arabe, se fixe pour objectifs de faciliter l'échange des connaissances et des technologies entre ses membres, de les assister dans le développement de leurs compétences professionnelles et de promouvoir les normes d'éthique et de responsabilité sociale dans la pratique de la profession.