La chevauchée fantastique des champions d'Afrique en Ligue professionnelle marocaine a été stoppée nette ce vendredi 23 novembre après une série de 3 victoires d'affilée. Un homme, et un seul, a su enrayer la locomotive massaouie : Sire Abdelkader Youmir. Comme dirait l'adage de nos aïeux : « Y'la mcha zine, tay bqaw hroufou ». Ballotté de club en club par des comités hantés par des résultats supersoniques, Abdelkader ne s'en est guère cogné la tête au mur. Faut faire avec les sièges éjectables... jusqu'à s'éjecter une fois pour toutes vers l'au-delà... Mais en attendant, le coach kénitréen vient d'administrer aux compères nationaux une sacrée leçon de coaching. Une potion à hypnotiser un taureau de corrida !! Cette fois-ci, c'est le confrère maghrébin Azzedine Aït Djoudi qui en fait les frais, ratant ainsi le 4ème succès consécutif des Canaris. Des Massaouis qui en ont vu de toutes les couleurs et, surtout, ces panneaux rouges d' « interdit » placardés à l'entrée des principaux couloirs offensifs locaux. Malgré une programmation indue – 20 heures un mois d'hiver – quelque 10 000 spectateurs (dont des bas-âge faufilés entre les jambes d'organisateurs désarmés) où l'expédition kénitréenne s'est faite entendre par la voix et le nombre, et mieux encore par les saluts tonitruants adressés à la galerie locale. Un geste immédiatement retourné par les Fatals Tigers. Le tout suscitant une énorme ovation du grand public. Bravo, messieurs, qui méritaient la médaille olympique du fair-play. De tous ces salamalecs, la pelouse du complexe sportif de Fès n'en avait rien à... foutre. Ce derby du... Sebou (pas mal la trouvaille l'ami Najib, n'est-ce pas ?), tels les fameux duels made-in- Lakhmiri – Chentouf et consorts, s'est joué dans le pur « Fighting Spirit » d'outre-manche. Les 90 minutes n'ont d'ailleurs souffert de temps mort qu'à l'occasion de heurts physiques et/ou... simulations, côté visiteurs ! Niet de round d'observation puisque déjà la première émotion... côté Canaris où le gardien Zniti rate lamentablement un dégagement qui offrit balle en or à Bilal Biat qui loupe la cage (7ème mn). Néanmoins, c'est bien de préserver leur propre cage ce dont se souciaient mordicus les Gharbaouis. A preuve, un 5-4-1 à faire rougir le catenaccio des Milano, Juve et autre Napoli. C'est la fatalité a voulu que quelques offensives prometteuses des locaux ont fait illusion Ayati et Halhoul notamment contre un autre essai de Biat. Un manque de réalisme qui finit par « sauter les plombs » à des ultra-massaouis qui sortirent soudain leur arsenal pétaradant et fluorescent tirant les agents de sécurité d'un armistice régulièrement rompu par les tirailleurs du virage-Nord. Mais ne fut que feu de paille chez les footeux de la soirée surtout des Canaris qui n'on guère profité de la pause mi-temps. Deux seuls moments d'émotion émaillèrent finalement le reste du match. Kardoud (KAC) et Halhoul (MAS) ont raté l'immanquable dans des positions à scorer les yeux bandés. A propos de l'ailier fassi, on comprend mal son placement systématique à l'aile gauche alors qu'il est incapable de tirer ou centrer de ce pied gauche qui a écoeuré public et partenaires. A part ça, et malgré des changements successifs de joueurs, coach et public fassi ont dû se résigner à mort devant un adversaire qui, malgré une prépondérance de jeunes a su gérer un match donné à 100 contre 1 pour les ex-dauphins du classement.