L'espace vert dans la ville permet de maintenir des coupures vertes, embellir le cadre urbain, atténuer l'hétérogénéité des éléments bâtis, et rendre plus lisible l'organisation de la ville. L'espace vert permet une isolation visuelle lorsque l'environnement est déplaisant. Les aménagements offrent des solutions diverses, notamment par la création de vallonnements et de plantations. La lutte contre le bruit permet de réduire les troubles psychologiques. Si les dispositifs comme les talus, murs paysagers ou écrans imperméables se révèlent plus efficaces, les écrans végétaux hauts et larges interviennent dans la lutte contre le bruit. Espaces de détente et de convivialité, les espaces verts favorisent le maintien de l'équilibre psychique chez l'Homme, par la souplesse des lignes, par la création d'une ambiance agréable et par les effets calmants (couleurs, ambiances...). Aujourd'hui, le besoin en espaces sociaux se fait plus pressant du fait de l'usurpation de cet ancien rôle de la rue par les véhicules. Ce besoin va trouver dans l'espace vert un moyen de se réaliser d'une manière adéquate : aires de sport et de jeux, lieux de détente pour tous âges. La nécessité de ces espaces pour la vie sociale est évidente. Ce sont des endroits de plein air qui permettent des rassemblements et des rencontres que nul édifice ne peut contenir. L'espace vert favorise ainsi une appropriation collective qui développe les rapports sociaux, la communication. Cependant, pour répondre aux besoins sociaux de la population, diverses considérations doivent être prises en compte dans la conception de ces espaces. Les avenues promenades sont des voies d'accès et de communications agréables. Elles permettent de ne pas interrompre sa promenade. Elles peuvent contribuer à mettre en valeur les points de rue, les bords de rivière, les paysages pittoresques. Le semis ponctue l'agglomération d'une hiérarchie de taches de verdure dont les zones d'influence couvrent l'aire urbanisée. Cette solution s'adapte bien aux plans urbains. L'émergence de la problématique de l'espace public urbain (réduction, détournement, réaffectation) est relativement récente. Cette apparition de l'espace public est distincte de l'espace communautaire ancien. L'espace communautaire est un espace confisqué par les membres de la communauté qui s'apparente à l'espace d'un club privé dont les services sont réservés au groupe. Alors que l'espace collectif est celui auquel tout individu peut accéder, qui propose des services collectifs à qualité variable. La typologie des espaces publics urbains est un préalable à la compréhension de leurs fonctions et de leur crise. Ils sont des lieux d'échanges, de circulation de l'information générale et spécialisée, mais aussi des lieux d'apprentissage et d'expression. Ces espaces publics urbains sont donc des actifs d'accueil et des lieux d'échanges multifonctionnels. Une telle offre constitue un complexe d'actifs, tels que le calme, la qualité de l'air, la flore, la faune ou le paysage. L'analyse des conditions d'un échange optimal satisfaisant les demandeurs contribuables et les décideurs offreurs, constitue une problématique riche de développements. Le brassage de la population en provenance de quartiers et de milieux différents, opéré par les espaces publics contribue au développement de potentiels d'amabilités et de civilités. Ce sont aussi des lieux de contrainte, du fait que les acteurs urbains subissent, sans toujours pouvoir maîtriser leur consommation, un certain nombre de gènes ou de nuisances. Les problèmes de la régulation de ces productions consommations non souhaitées, c'est à dire les questions de leur contrôle et des paiements de contrepartie qu'elles nécessitent, sont au cœur de développements nombreux. On pense, naturellement de façon prioritaire, aux problèmes de transport et de communication, qui génèrent des nuisances tels que bruits, effluents, encombrements. Cependant, les usagers des espaces publics urbains peuvent subir d'autres types d'externalités, comme des dégradations ou des atteintes à la propreté. Les espaces publics urbains constituent des lieux générant des effets de Rente. La proximité d'un espace public est souvent la cause de l'apparition de rentes de situation. Celles-ci peuvent être positives ou négatives, suivant la nature des espaces publics. Il est vrai que ce phénomène de rentes n'est pas propre aux espaces publics, mais la stabilité dans le temps de cette catégorie d'espace rend le phénomène spécifique. Ainsi, la proximité d'un parc urbain, confère aux propriétés qui l'environnent une valeur supplémentaire, qu'il s'agisse de logements ou de commerces. La crise des espaces verts publics rejoint la crise des espaces naturels au niveau du Maroc et même au niveau planétaire. C'est probablement une crise du système productif, en proie à une dérégulation qui favorise son caractère prédateur. Trois observations s'imposent dès lors: Tout d'abord, il semble que la frontière entre espace public et espace privé urbain se soit déplacée au cours des cinquante dernières années, au profit de l'extension de l'espace privé à cause de la promotion immobilière. Ensuite, à l'intérieur de l'espace public, il paraît que la distribution entre différents sous-espaces ait été modifiée. On constate la croissance de l'espace consacré directement ou indirectement à l'automobile, mais également la réduction de l'espace des services publics, soumis à des impératifs d'efficacité voire de compétitivité (suppression des espaces verts, réduction des aires de loisirs). Enfin, on peut penser qu'une partie de l'espace public est confisquée par l'apparition d'usages monofonctionnels excluant des usages traditionnels (cas de la voirie) ; mais aussi par l'émergence de phénomènes de nuisances, résultats de processus de production non régulés (cas de l'automobile). En ce sens, le recours aux espaces publics répond pour partie à une volonté explicite de renouer avec les qualités urbaines... tombées en désuétude ou déqualifiées, sous la pression des transformations économiques et sociales et des mécanismes d'urbanisation. En fait la notion d'espace vert public, qui est en fait un opérateur de valorisation économique et de transformation sociale des quartiers, se trouve au point de rencontre des différents enjeux politiques, économiques, urbanistiques et culturels plus ou moins contradictoires.