Des pétitionnaires de toutes les régions du monde se sont donnés rendez-vous à New York pour réitérer, devant la 4ème commission de l'ONU, leur «ferme soutien» à l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara et plaider le droit aux retour à la mère patrie des Sahraouis séquestrés dans les camps du polisario. Parmi les pétitionnaires qui se sont succédés mardi devant la commission, l'on notera des élus et des représentants de la société civile qui ont parlé de leur quotidien dans les provinces du sud et de la raison pour laquelle ils ont «toujours soutenu la marocanité du Sahara comme ils continueront à le faire». Ils ont également évoqué devant les Etats membres, lors de ce débat qui se poursuivra jusqu'à vendredi, les différents aspects de la question, qu'il s'agisse de l'histoire, de la culture, du développement ainsi que du présent comme de l'avenir de cette région. Parmi les intervenants, également, d'anciens hauts fonctionnaires de l'ONU versés dans le sujet, des universitaires et experts, ainsi que des ONG internationales qui partagerons leurs analyses sur la question et démontreront devant les membres de la 4ème Commission de l'ONU, la pertinence de l'initiative marocaine sur le Sahara qualifiée de «sérieuse et crédible» par le Conseil de Sécurité de l'ONU et du bien-fondé de la marocanité du Sahara. L'année dernière, devant la même commission, de nombreux intervenants avaient déploré le «manque de volonté politique» affiché par certaines parties en vue de résoudre ce conflit qui entrave le futur des peuples du Maghreb et leur «obstruction à tout processus de recensement dans les camps», pourtant une obligation juridique au regard du droit international. Dans sa dernière résolution sur le Sahara, en avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait de nouveau demandé le recensement de ces populations. Un appel jusque là resté sans suite! Cette année, les travaux de la 4ème commission se tiennent dans un contexte particulier marqué par une conjoncture régionale des plus inquiétantes en raison de l'instabilité qui prévaut dans la bande Sahélo-saharienne et qui constitue une sérieuse menace pour la sécurité notamment des pays du Maghreb et au-delà. +Implosion d'un Etat dans le voisinage+ «Il n'est jamais bon d'avoir l'implosion d'un Etat dans le voisinage», a souligné à la MAP Geoff Porter, spécialiste américain de l'Afrique du Nord en référence aux évènements au Mali, où 50 pc du territoire sont aux mains de groupes armés. Pour lui cela constitue «un mauvais signal» pour la région. En effet, les conséquences déstabilisatrices ne concernent pas uniquement le nord du Mali -- une zone affectée par la rébellion et le terrorisme -- mais toute la région, estiment des observateurs occidentaux à l'ONU, rappelant à cet égard le cas de «l'infiltration du polisario par Al Qaida au Maghreb Islamique» (AQMI), en allusion au récent enlèvement de trois humanitaires occidentaux dans les camps du polisario. L'hebdomadaire +Jeune Afrique+ à paraître cette semaine a relevé, pour sa part, que la direction du Polisario «semble avoir perdu tout contrôle sur sa base». Selon un document de synthèse des services de renseignements européens et maghrébins sur la situation au Sahara, cité par l'hebdomadaire, la mainmise de groupes islamistes sur le nord du Mali a «créé un formidable appel d'air dans lequel s'engouffrent chaque jour, depuis plus de six mois, des centaines de jeunes recrues» notamment en provenance des camps du polisario. Alors que les «risques sont énormes», les partisans du «laissez-faire, laisser-aller» exposent la sous-région à une «consolidation des bases des organisations terroristes» qui font florès et dont le spectre s'étend au-delà de la sous-région, soulignait récemment à la MAP, un diplomate occidental à l'ONU. Face à cette situation inquiétante, de nombreuses voix appellent au pragmatisme, estimant qu'une solution négociée basée sur le réalisme et l'esprit de compromis à la question du Sahara marocain revêt un caractère prioritaire dans le nouvel ordre régional au Maghreb, marqué par de profonds changements et sous la menace de la nébuleuse terroriste. Dans cette perspective, l'initiative marocaine d'autonomie reste la solution la plus réaliste à ce conflit artificiel, ont souligné les intervenants devant la 4ème commission. En décembre dernier, l'Assemblée Générale de l'ONU avait adopté un projet de résolution réitérant l'appui des Nations Unies au processus de négociations sur le Sahara. Dans cette résolution adoptée par consensus, l'Assemblée Générale avait également pris «note des efforts consentis et des développements depuis 2006», en référence, une nouvelle fois, à l'Initiative marocaine d'une autonomie pour la région du Sahara.