La rentrée des classes est une bonne occasion de s'assurer que les enfants n'ont pas de problème de vue. Et plusieurs spécialistes rappellent qu'à l'école, la vue, c'est l'avenir. C'est un beau slogan que devraient adopter toutes les écoles marocaines lors de cette rentrée scolaire. Pour la simple raison qu'une bonne vision permet d'assurer le bien-être et la réussite scolaire des enfants, et ce, dès le plus jeune âge. Il faut souligner, à cette occasion, que 80 % des informations liées à l'apprentissage passent par la vue. Autant donc faciliter la tâche de nos chères petites têtes, en leur permettant de voir correctement les tableaux noirs, les livres et les écrans d'ordinateur sur lesquels ils vont devoir identifier les lettres, puis reconnaître des mots et enfin apprendre à lire. La vue de l'enfant se construit progressivement et connaît différents stades jusqu'à l'âge de 12 ans, où elle se stabilise. Comme elle évolue rapidement, il convient d'être vigilant. Un défaut visuel existant entre 0 et 6 ans a 75% de chances d'être corrigé s'il est détecté à temps. C'est pourquoi les parents doivent veiller à la détection précoce d'éventuels problèmes de vision chez leurs enfants, plus particulièrement aux 9e et 24e mois, et d'être très attentifs au début de la scolarité, dès l'apparition d'un moindre signe de faiblesse. C'est aussi une responsabilité qui incombe aux instituteurs, dès la maternelle, voire dans les écoles coraniques. Mais ces soldats de l'école sont-ils formés pour soupçonner un problème visuel chez un enfant de 2, 3, voire 4 ans? La réponse est cinglante: Non. Le ministère de tutelle a-t-il les moyens d'assurer un contrôle régulier ? Y a-t-il une exigence quant au contrôle du livret de santé ? En France, deux contrôles de la vue sont prévus par l'Education nationale, le premier à l'entrée en Cours préparatoire et le second à l'entrée en sixième. Qu'en est-il au Maroc ? En tous les cas, les principaux signaux d'alerte à surveiller aussi bien par les instituteurs, que les parents: si l'enfant se rapproche plus que nécessaire de la télévision ou plisse les yeux pour la regarder, s'il fait des fautes par "inattention" quand il recopie un texte, ou s'il a besoin de regarder sur son voisin, il est possible qu'il soit myope. S'il dessine de travers, n'écrit pas sur les lignes et confond les lettres proches, il risque d'être astigmate. Enfin, s'il est agité en fin de journée et s'il a des problèmes de concentration dans son travail, cela peut s'expliquer par le fait qu'il est hypermétrope. Pour les plus grands, la lecture comme l'écriture impliquent un déplacement du regard rapide et régulier, ce qui sous-entend des mouvements bien coordonnés des deux yeux et une perception nette des lettres. Dans tous les cas, seul un contrôle régulier permet de vérifier l'évolution de la vision et de corriger d'éventuelles anomalies susceptibles de contrarier la scolarité. Et pour limiter les risques de myopie chez les enfants, il est impératif de les inciter à jouer dehors régulièrement, voire à faire leurs devoirs à l'extérieur si le climat le permet. Toutes les études montrent que le nombre de jeunes myopes est en nette augmentation partout dans le monde, et surtout en Asie (plus de 80% des adolescents en fin d'études sont concernés en Chine, au Japon, à Taïwan...). Certes, il est impossible de nier la part de la génétique dans ce trouble de la vision (le risque est doublé avec un parent myope et triplé si les deux parents le sont), mais il est désormais prouvé que le manque d'exposition à la lumière naturelle augmente les risques de myopie.