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L'ONU dresse un tableau alarmant de la crise humanitaire en Syrie Plus de 2,5 millions de personnes en détresse
Rabat appelle à une mobilisation internationale pour faire cesser la tragédie
La prochaine réunion du groupe des Amis du peuple syrien en octobre prochain au Maroc Le Secrétaire général adjoint des Nations-Unies, Jan Eliasson a attiré, jeudi, l'attention du Conseil de sécurité sur la détérioration de la situation humanitaire en Syrie et dans la région, où plus de 2,5 millions de personnes sont en détresse. M. Eliasson a indiqué au Conseil, réuni au niveau ministériel à l'initiative de la France, qui préside ses travaux pour le mois d'août, que les besoins les plus pressants concernent l'eau et l'assainissement, la nourriture et les abris, les couvertures et les soins de santé. En outre, a-t-il précisé, l'accès aux dispensaires et hôpitaux est difficile, voire impossible, dans certaines zones, compte tenu de la violence, des points de contrôle et de la pénurie de carburant. «A ce stade, nous devons traiter de deux questions principales, à savoir l'accès humanitaire et le financement de l'action humanitaire. Hier encore, l'appel de fonds de 180 millions de dollars lancé en faveur de la Syrie n'était financé qu'à hauteur de 50pc», a déploré le responsable onusien. Pour le numéro 2 de l'ONU, les Etats qui ont de l'influence sur la Syrie ou l'opposition armée ont l'obligation de faire cesser les tueries et de promouvoir un règlement pacifique du conflit. M. Eliasson a, toutefois, estimé que l'idée de créer des couloirs humanitaires et des zones tampons dans le pays soulevait des préoccupations légitimes dignes d'êtres prises en compte. Le peuple syrien a besoin de secours, a-t-il insisté. Mais, à terme, la crise actuelle ne pourra être résolue que par un processus politique crédible soutenu par une communauté internationale unie pour mettre fin à la violence et favoriser la mise en oeuvre d'une transition politique menée par les Syriens eux-mêmes, a conclu M. Eliasson. De son côté, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a dressé le tableau d'une situation humanitaire «dramatique» amplifiée par l'escalade du conflit armé. A ce jour, 229.000 personnes ont fui la Syrie ou cherchent à être enregistrées comme réfugiées dans les pays voisins. «Le nombre d'arrivants en Turquie continue de croître de façon alarmante, tandis que plus de 80.000 Syriens, grâce aux autorités turques, sont à présent hébergés dans des camps et des bâtiments publics dans le sud-est du pays», a-t-il relevé. «En Jordanie, l'afflux quotidien de réfugiés est constant. Cette semaine, plus de 5.000 personnes sont arrivées en l'espace d'à peine 30 heures. Près de 72.000 Syriens sont, à présent, enregistrés en Jordanie, mais le Gouvernement estime que le pays en a accueilli 150.000 depuis le début de la crise», a poursuivi le Haut Commissaire. Au Liban, le nombre de Syriens réfugiés ou en attente d'être enregistrés dépasse les 57.000 personnes, tandis que l'Irak -qui s'efforce de mettre en place sa propre transition postconflit- en accueille à présent 18.000. Face à cette situation, le Haut Commissaire a salué la «coopération exemplaire» entre les gouvernements de ces pays, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les agences de l'ONU, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge et les ONG actives sur le terrain. Il a également souligné «le travail exceptionnel» effectué par le Croissant-Rouge syrien. M. Guterres a appelé toutes les parties au conflit à garantir un accès sans restriction aux agences humanitaires, afin que celles-ci puissent apporter leur aide sans discrimination et conformément aux principes qui guident l'action humanitaire. Le Haut Commissaire a également appelé toutes les parties à respecter et à fournir une protection à tous les réfugiés en Syrie, dont les Irakiens et les Palestiniens. Dynamisme particulier du Maroc, unique pays arabe au sein du Conseil de Sécurité Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Eddine El Otmani a appelé, lors de la réunion ministérielle devant le Conseil de sécurité, à une vision unifiée de la communauté internationale pour faire cesser la tragédie syrienne qui a fait des milliers de victimes innocentes et autant de réfugiés, préconisant quatre mesures visant à faire face à la détérioration de la situation humanitaire. «Nous formons le voeu pour que cette réunion débouche sur une vision unifiée de la communauté internationale en vue de prêter assistance et soutien au peuple syrien et qu'elle marque le début de la cessation des violences qui ont fait des milliers de victimes innocentes et autant de réfugiés syriens», a dit le ministre. Il a appelé la communauté internationale à se montrer «généreuse», à se mobiliser pour apporter une assistance humanitaire au peuple syrien et à se tenir à ses côtés en ce moment «douloureux de son histoire». Il a dans ce contexte, rappelé au gouvernement syrien son «devoir d'ouvrir la voie aux organisations humanitaires et faciliter l'accès à toutes les régions syriennes sans distinction aucune». Selon des données de l'ONU, plus de 3 millions de personnes sont victimes de la crise syrienne, dont 2,5 millions ont besoin d'assistance humanitaire urgente et plus d'un million de déplacés internes font face à une pauvreté absolue. Il a, de même, saisi cette occasion pour exprimer l'estime du Royaume à l'endroit des efforts consentis par les pays voisins de la Syrie, à savoir la Jordanie, la Turquie, l'Irak et le Liban et de leur «solidarité et générosité» vis-à-vis de l'afflux sans cesse croissant des réfugiés, dont le nombre s'élève, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), à quelque 200.000 personnes, en plus de dizaines de milliers non enregistrés et dont l'afflux risque d'augmenter en raison de la recrudescence de la violence en Syrie et de l'usage sans relâche des armes lourdes et des avions de combats. Le Maroc, a rappelé le ministre, a dépêché, à l'initiative de SM le Roi Mohammed VI, une aide humanitaire et logistique au profit des réfugiés syriens en Jordanie, consistant notamment en l'installation d'un hôpital médico-chirurgical de campagne que les Forces armées royales ont déployé dans le camp de Zaatari. L'hôpital fournit des services médicaux à des milliers de réfugiés syriens grâce à un staff composé de 75 cadres, médecins et infirmiers de toutes les spécialités, a-t-il dit. De même, a-t-il poursuivi, le Maroc est en contact permanent avec le Croissant rouge syrien, les pays voisins et le HCR pour contribuer de manière continue aux efforts d'assistance humanitaire au peuple syrien. Les quatre mesures proposées par le Maroc Devant l'incapacité de la communauté internationale, notamment le CS de l'ONU, d'agir de manière unifiée et ferme, «la crise s'est transformée en un conflit armé avec usage d'armes lourdes et d'avions de combat ciblant des zones civiles, en plus d'enlèvements et d'exécutions extrajudiciaires avec tout ce que cela suppose comme violations flagrantes des droits de l'homme et du droit humanitaire international», a déploré M. El Otmani. Il a tenu, également, à rappeler que le Maroc, unique pays arabe au sein du CS de l'ONU, n'a eu de cesse d'oeuvrer en parfaite coordination avec les Etats de la Ligue arabe pour une cessation des violences et en faveur d'une solution politique à la crise syrienne conforme aux aspirations démocratiques du peuple syrien. «Nous appelons la communauté internationale à faire preuve de compassion et de générosité et à se mobiliser pour apporter davantage de soutien humanitaire et matériel au peuple syrien en ce moment difficile de son histoire. Nous appelons également à permettre aux Nations Unies, ainsi qu'aux Organismes d'assistance humanitaire d'aider le peuple syrien et de lui fournir l'assistance nécessaire», a poursuivi le ministre, identifiant quatre mesures qui doivent être, selon lui, mises en oeuvre d'urgence. Il s'agit de permettre l'accès des organisations de secours internationales aux populations civiles sinistrées pour leur dispenser de l'aide, d'examiner les moyens de protection pour les déplacés en Syrie, de fournir un soutien matériel et logistique suffisant aux pays qui accueillent les réfugiés syriens et de mener des enquêtes urgentes et indépendantes sur les massacres et exactions sauvages commis à l'encontre des civils, a dit le ministre, soulignant à cet égard que la communauté internationale à, encore, présentes à l'esprit les images insoutenables de la tuerie de Daria. Par ailleurs, la prochaine réunion du groupe des Amis du peuple syrien aura lieu en octobre prochain à Rabat, a annoncé jeudi à New York le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Dine El Otmani. «Le Maroc accueillera cette conférence en octobre», a dit le ministre à la presse, en marge de la réunion ministérielle du conseil de sécurité de l'ONU centrée sur la situation humanitaire en Syrie. Cette nouvelle réunion, la 4ème du genre après celles de Tunis, Istanbul et Paris, destinées à soutenir le peuple syrien dans sa lutte pour décider librement de son avenir dans un cadre démocratique et souverain, se penchera sur quatre aspects essentiels, à savoir la transition politique (l'après-Assad), l'humanitaire, le soutien aux pays de la région touchés par la crise syrienne et l'unification de l'opposition, a précisé le ministre à l'issue de la réunion ministérielle du conseil de sécurité de l'ONU qui réunit plusieurs ministres des Affaires étrangères de pays membres permanents et non-permanents. Participent également à cette réunion axée sur les aspects humanitaires et les conséquences du conflit sur les pays voisins, les ministres de Turquie, de Jordanie, du Liban et d'Irak.