12% des espèces d'oiseaux, 23% des mammifères, 32% des amphibiens, 42% des tortues et un quart des espèces de conifères sont menacées d'extinction mondiale. Quels sont les moyens de lutter contre cette fatalité ? La mort de «Georges le Solitaire», une tortue géante centenaire, marque la fin de son espèce sur l'archipel équatorien des Galapagos, mais aussi un symbole de la lutte pour la reproduction de cet animal, après trois décennies d'efforts menés en vain par des scientifiques. L'unique survivant de l'espèce «Geochelone Abigdoni», découvert il y a 30 ans sur une des îles de cette réserve naturelle isolée dans l'océan Pacifique, a poussé son dernier soupir dimanche. Les causes officielles du décès de la tortue, dont l'âge était estimé à plus de 100 ans - elles peuvent vivre jusqu'à 180 ans - demeurent pour l'instant inconnues. Seule certitude, il était le dernier représentant de son espèce. «C'est l'extinction totale d'une espèce de plus sur la planète et un message aux êtres humains: ne pas être responsable de ses actions peut avoir des conséquences fatales», a commenté le biologiste. Comment expliquer la disparition de ces tortues ? Selon les experts, ses principaux prédateurs n'étaient autres que les pirates qui écumaient la région durant les XVIIIe et XIXe siècles et en avaient fait l'un de leurs mets de choix. Après la découverte de «Georges», les scientifiques ont recherché un autre représentant de l'espèce, non seulement dans les Galapagos, mais aussi dans les parcs zoologiques du monde. Sans succès. En 2008, les chercheurs ont pensé avoir trouvé la solution en repérant dans une île volcanique voisine des tortues femelles génétiquement proches. Mais après 15 ans de cohabitation, les tentatives de reproduction échouent invariablement, même à travers l'insémination artificielle. D'abord l'observation. L'UICN (Union mondiale pour la nature) remet chaque année une liste mondiale des espèces menacées sur la planète en fonction de l'urgence de la situation. Ici, le perroquet mauricien, récemment disparu de l'île de la Réunion. Grands singes, vautours, dauphins : ils sont les premiers sur la liste des espèces particulièrement menacées. L'UICN classe les espèces menacées en trois catégories principales : en danger critique d'extinction, en danger, ou vulnérable. L'espèce de gorilles gorilla gorilla est ainsi passée en 2007 de la seconde à la première catégorie. Sa population a baissé de 60% depuis les années 80. Dans la catégorie « danger critique » également, l'orang outan de Sumatra. Le principal responsable de cette disparition progressive des espèces ? L'Homme. En 2007, les coraux ont fait leur entrée sur la liste rouge de l'UICN. Dix espèces des Galápagos ont fait leur entrée sur la Liste dont deux dans la catégorie ‘En danger critique d'extinction' et une dans la catégorie ‘Vulnérable'. En cause, l'ouragan El Niño et le réchauffement climatique. Comment lutter ? Julia Marton-Lefèvre, directrice de l'UICN, plaide pour un effort concerté à tous les niveaux de la société. Il serait ainsi facile de sauver le poisson-cardinal de l'île de Banggai, victime du commerce à destination... des aquariums. LA bonne nouvelle de l'année 2007 : une seule espèce a été transférée vers une catégorie de menace inférieure. La perruche de Maurice (Psittacula eques) qui, il y a 15 ans, était un des perroquets les plus rares au monde, est passée de la catégorie ‘En danger critique d'extinction' à ‘En danger'. En Europe, la France métropolitaine était en 2007 le 4ème pays abritant le plus grand nombre d'espèces menacées (124) avec l'Espagne, le Portugal et l'Italie. Ici, le gypaète barbu particulièrement protégé dans nos contrées. Les chauve-souris – ici, un oreillard des Alpes - bénéficient d'un des 18 plans de restauration français. Mais pour respecter son engagement, pris en 2005 dans le cadre de la convention sur la diversité biologique, la France doit redoubler d'efforts. Un projet de liste rouge française des espèces menacées en France a d'ailleurs été lancé en 2007 en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle. En attendant que ne soit rendue publique la prochaine liste rouge des espèces menacées, des chercheurs américains ont mis au point une nouvelle méthode pour évaluer les risques de disparition de certains animaux. Selon cette dernière, le nombre d'espèces en danger s'élèverait à 16.000 et concernerait 1 mammifère sur 4, 1 oiseau sur 8 et 1 amphibien sur 3.