Depuis quelques jours, la canicule sévit sous nos cieux et entraîne avec elle une série de comportements qui aident les populations à résister à cette vague de chaleur qui reste très pénible à vivre dans certaines régions du pays. Cette vague étouffante de chaleur produit également une ruée inhabituelle vers les moyens de climatisation qui provoquent chaque année à peu près à la même date un pic de consommation de l'électricité. La seule différence, c'est que cette année un record absolu a été enregistré la nuit du lundi avec 5140 mégawatts, l'équivalent de la consommation annuelle d'une ville comme Fès, contre 4890 en 2011, 4790 en 2012, 4375 en 2009 et 4180 en 2008. Le phénomène n'est pas nouveau, car chaque année en période estivale, un pic de consommation est enregistré. Cette année, le réseau national a bien tenu le choc en partie grâce à la mise en service de la Centrale de Kéntira d'une puissance de 300 MW, ce qui a contribué à renforcer la production nationale. La vague de chaleur qui sévit et la manière avec laquelle se débrouillent les citoyens pour se « rafraîchir » les idées – c'est bien le cas de le dire-, nous interpellent encore une fois sur le fait que nos villes sont énergétivores et que l'efficacité énergétique est encore un luxe difficile à atteindre. Entre les habitants du littoral qui ont le loisir de passer un moment au bord de la mer et se baigner pour ne pas souffrir toute la journée, et ceux des régions éloignées qui souffrent du manque d'eau, il y a tous les autres qui dévorent l'électricité avant de voir passer la chaleur. Il n'y a pas seulement les administrations climatisées, les particuliers, les commerçants ou les entreprises, mais également les producteurs de fruits et légumes, de poulets et d'œufs qui sont condamnés à les mettre au frais au risque de voir leur qualité se détériorer. Ce qui engage des frais supplémentaires. La question de l'isolation dans le bâtiment n'est pas en reste car tant que des normes ne sont pas respectées d'une manière systématique par les promoteurs, nos immeubles continueront de souffrir du manque d'isolation et nos villes seront tout sauf efficaces énergétiquement car elles consomment énormément pour se réchauffer en hiver et encore plus pour se rafraîchir en été, surtout lorsque les appareils ne sont pas forcément économes en électricité. Vivement la fin de semaine pour y voir... plus frais.