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Malgré leur rôle moteur dans l'économie, en termes de croissance et de création d'emplois Les PME participent seulement à 20% dans la valeur ajoutée globale créée, selon l'OBG
L'accès au financement demeure le principal obstacle pour ces entreprises
La PME-PMI joue un rôle considérable au Maroc, en termes de croissance économique et de création d'emplois, malheureusement, sa contribution reste faible. Alors que plus de 93% des entreprises sont des PME, représentant 46% des salariés et contribuant au PIB à hauteur de 38%, elles ne participent qu'à hauteur de 20% à la valeur ajoutée créée. Tel est, en tout cas, le constat d'Oxford Business Group livré dans sa dernière note consacrée au Maroc, ajoutant que ces unités de production ont retenu, cependant, l'attention de nombreuses institutions publiques et privées ces dernières années, faisant l'objet de mesures diverses et variées qui devraient les aider à améliorer leur accès au financement et renforcer leurs capacités. Cette faible contribution à la valeur ajoutée globale est due, selon le cabinet d'intelligence économique, basé à Londres, en grande partie aux contraintes structurelles limitant à la fois leur viabilité et leur potentiel de croissance. Mais ce qui représente sans doute le principal obstacle pour les PME, c'est l'accès au financement. Obtenir un prêt reste extrêmement difficile dans la mesure où la plupart de ces entreprises ne remplissent pas les conditions financières requises par les banques, notent les analystes de l'OBG. Chiffres à l'appui, les prêts qui leur sont accordés représentent seulement 24% du total des prêts consentis sur le marché intérieur. Autre point soulevé par l'OBG : la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) a annoncé, récemment à Casablanca, le projet d'un nouveau programme de prêts, passant par l'intermédiaire d'organismes de crédit au Maroc, qui devrait permettre aux entreprises de petite taille un meilleur accès au crédit d'ici le mois de juillet. Dans le cadre d'une campagne d'investissement au Maroc qui se chiffre à 2,5 milliards d'euros, la BERD prêtera de l'argent à des institutions financières marocaines du secteur privé, qui à leur tour prêteront de l'argent aux PME. La banque a également annoncé un projet d'investissement en capital-risque dans les PME, permettant à la fois de stimuler leur financement tout en assurant une mission de conseil et en améliorant le volet administratif des PME. Cette initiative de la BERD s'effectuera en parallèle de plusieurs programmes nationaux dont l'objectif est de renforcer les capacités des PME. Les contraintes techniques et le manque de main d'œuvre qualifiée représentent un frein considérable à la réalisation du plein potentiel du secteur et c'est pour lutter contre ces obstacles que le Ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies a lancé deux programmes d'aide aux PME, qui cherchent à apporter à la fois une assistance financière et des conseils. C'est l'Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME) qui incarne publiquement cette nouvelle stratégie. Elle est chargée de mettre en œuvre les programmes Moussanada et Imtiaz, qui correspondent à eux deux à un budget d'1 milliard de dirhams (902 millions d'euros). Fin 2011, on dénombrait déjà 34 entreprises, la plupart à Casablanca, qui avaient bénéficié du programme Moussanada. En janvier, l'ANPME annonçait qu'elle comptait accompagner 500 entreprises supplémentaires en 2012. L'objectif premier de Moussanada est d'apporter aux PME des outils et des conseils pour accompagner leur démarche de développement stratégique et organisationnel ainsi que d'optimiser le processus de production, le design, la recherche et développement selon une approche sectorielle. Le programme Imtiaz vise à apporter un soutien financier direct de la part du gouvernement en octroyant une prime à l'investissement, plafonnée à 445 572 euros, correspondant à 20% de l'investissement total de l'entreprise. En 2011, 47 projets ont bénéficié du financement Imtiaz, soit un investissement total de plus de 89,11 millions d'euros. Ces projets devraient, au cours des cinq prochaines années, entraîner une augmentation du chiffre d'affaires de 1,36 milliard d'euros et permettre la création de plus de 4 500 emplois. Le secteur privé a, lui-aussi, mis en place des campagnes volontaristes visant à accroître le rôle des PME au sein de l'économie formelle, les impliquant davantage auprès d'institutions financières locales, comme en témoigne la stratégie d'accompagnement des PME, reconduite récemment, du Groupe Banque Populaire (GBP) et de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Cette stratégie repose sur trois piliers majeurs : la création d'un observatoire de recherche spécialisé dans les problèmes microéconomiques qui touchent les PME, l'organisation et l'animation d'événements nationaux et régionaux ainsi que de rencontres B2B, et enfin une offre de formation commerciale de base et plus avancée à travers le royaume. Si la politique actuelle du gouvernement, qui redouble d'efforts pour mobiliser le capital et l'expertise nécessaires à une expansion des PME, se poursuit, le secteur devrait être à l'origine d'une augmentation de la création d'emplois et affirmer encore davantage son rôle de moteur de la croissance économique, note l'OBG.