«Sale mec» C'est la première polémique de la campagne présidentielle. Le Parisien rapporte le 4 janvier des propos «off» de François Hollande dans lesquels il qualifie Nicolas Sarkozy de «sale mec». Des propos «intolérables» pour l'UMP qui réclame des «excuses publiques». Mais le socialiste ne cèdera pas et très vite, sur Twitter, les différents journalistes qui ont participé au déjeuner replacent les propos dans le contexte: François Hollande s'est mis dans la peau de Sarkozy et a expliqué ainsi sa stratégie de campagne: «Je suis le président de l'échec, je suis un sale mec, mais dans cette période difficile, je suis le seul capable, j'ai le courage.» Lapix démonte Le Pen Sur le plateau de Dimanche +, le 15 janvier, Marine Le Pen apparaît en difficulté face à Anne-Sophie Lapix qui ne la lâche pas sur le chiffrage de son projet. Exemple: la proposition d'augmenter de 200 euros par mois tous les salaires inférieurs à 1.500 euros nets. Une mesure explique Lapix, qui concerne 8,5 millions d'employés et coûterait donc 20 milliards d'euros par an à l'Etat. Ce que Marine Le Pen conteste. La journaliste fait rapidement le calcul: 8,5 millions x 200 = 1,7 milliard d'euros. Multiplié par 12, ça fait plus de 20 milliards. «Non madame», tonne Marine Le Pen. L'émission a mis en lumière la fragilité du programme de Marine Le Pen, un des éléments qui illustre le début de campagne difficile de la candidate du FN. Les vraies-fausses confidences de Sarkozy En Guyane pour présenter ses vœux à l'Outre-mer, Nicolas Sarkozy se livre pour la première fois depuis longtemps en off à un groupe de journalistes. Alors qu'il n'est pas encore entré en campagne, le Président fait dans le mea culpa, notamment sur l'affaire de l'Epad et envisage pour la première fois l'après-défaite: «J'en ai la certitude. J'ai 56 ans, je fais de la politique depuis 35 ans, j'ai un métier (il est avocat, ndlr), je changerai complètement de vie, vous n'entendrez plus parler de moi si je suis battu», dit-il. Ce qui devait préparer son entrée en campagne fait au contraire paniquer l'UMP qui ne retrouve pas dans ces propos son président sûr de lui. La douche de farine de François Hollande Le 1er février dernier, alors qu'il signe, à la tribune, la charte Abbé Pierre en faveur du logement, François Hollande se fait enfariner. Le calme avec lequel le socialiste continue de parapher le document marque les esprits. Et la polémique monte sur la sécurité autour du candidat. Peu de temps après, le dispositif de sécurité autour du favori du scrutin monte en puissance. Le sauvetage de Lejaby Menacées de licenciement avec la fermeture de leur usine d'Yssingeaux, les ouvrières de Lejaby alertent les pouvoirs publics. En pleine campagne électorale, gauche et droite se saisissent immédiatement du dossier et se font concurrence pour trouver un repreneur. C'est le gouvernement qui aura le dernier mot, avec une offre de reprise d'une filiale de Louis Vuitton. Une information annoncée le 1er février par Laurent Wauquiez, élu de la région, au Puy-en-Velay. Ce dossier Lejaby illustre toute une partie de la campagne où les usines, Florange notamment, sont devenues un passage obligé pour tout candidat à la présidentielle. La France forte détournée Le lendemain de sa déclaration de candidature sur TF1, Nicolas Sarkozy dévoile son affiche de campagne: une mer bleue et calme, un candidat de profil, et ce slogan: «La France forte». Outre le «fail» d'avoir choisi comme fond d'affiche la mer Egée et non un front de mer français, l'affiche est détournée ironiquement dans la journée par des centaines d'utilisateurs de Twitter et Facebook. Le débat Marine Le Pen/Jean-Luc Mélenchon sur France 2 C'est à ce moment que l'équipe de Jean-Luc Mélenchon juge avoir définitivement pris le pas sur Marine Le Pen. Le 23 février, sur le plateau de Des paroles et des actes, la candidate du FN, cible n°1 de Jean-Luc Mélenchon dans ses meetings, refuse de débattre avec son rival. Au contraire, elle préfère lire le journal à haute voix ou ses notes quand Mélenchon la harcèle. Un débat qui a donc tourné au désavantage de la candidate du FN Nicolas Sarkozy sifflé à Bayonne Le 1er mars, quinze jours après son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy se rend dans le pays à Basque avec Michèle Alliot-Marie. Contre l'avis du maire de Bayonne, il insiste pour se rendre dans la vieille ville, fief des nationalistes et des indépendantistes. Et ce qui devait arriver arriva: le président-candidat s'est fait huer et chahuter, à tel point qu'il a dû se retrancher dans un café et attendre l'arrivée des CRS pour se faire exfiltrer. Un mauvais signal pour le candidat de l'UMP. Dominique de Villepin et les 500 signatures Le 16 mars marque la fin de la campagne pour de nombreux candidats: c'est la date limite pour rapporter au Conseil constitutionnel les indispensables 500 signatures de maires. Un écueil qui sera fatal à Dominique de Villepin et Corinne Lepage, à qui il ne manquent officiellement que quelques dizaines de signatures. Un obstacle franchi sans encombre en revanche pour Jacques Cheminade, l'ovni de cette campagne. La révolution de Jean-Luc Mélenchon Le 18 mars, Mélenchon réussit son pari: (re)prendre la Bastille! La place est rouge de monde, plus de 100.000 personnes se sont mobilisées pour écouter la sensation de cette campagne par ailleurs bien terne. Avec cette démonstration de force, l'équipe du Front de gauche enclenche la dynamique, celle qui porte leur candidat au dessus du seuil de 10% et même jusqu'à 15%, devenant ainsi le troisième homme. Toulouse suspend la campagne Le 19 mars, un homme tue quatre personnes dans une école juive de Toulouse (Haute-Garonne). Le même qui a déjà tué trois militaires les semaines précédentes. Un drame qui va conduire la majorité des candidats à suspendre leur campagne, François Hollande en tête. Nicolas Sarkozy, lui, reprend son costume de président de manière logique. Un rare moment d'unité nationale brisé réellement par le seul François Bayrou qui le soir même, en meeting à Grenoble (Isère), met en cause, en creux, la stratégie de Nicolas Sarkozy de monter les Français les uns contre les autres alors que la piste du néo-nazi est encore privilégiée. Trois jours après, cinq des candidats à la présidentielle se retrouvaient pour les obsèques des militaires: François Hollande, Nicolas Dupont-Aignan, François Bayrou, Marine Le Pen et Eva Joly lors d'une cérémonie présidée par Nicolas Sarkozy. Les retrouvailles Nicolas Sarkozy/Jean-Louis Borloo Après avoir tardé à afficher son soutien franc à Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo s'y colle. Le 24 mars, l'ex-futur Premier ministre reçoit le candidat-président dans son fief de Valenciennes (Nord). Des retrouvailles mises en scène et qui devaient acter «le tournant social» de la campagne jusque-là droitière de Nicolas Sarkozy, espérait Borloo. Manque de chance, ce ne sera pas le cas La chute d'Eva Joly Le 1er avril, Eva Joly chute dans les escaliers en sortant d'un cinéma. La candidate d'EELV est immédiatement emmenée à l'hôpital pour passer des examens et RTL, un peu vite, annonce la suspension de sa campagne. En fait, la candidate sort de l'hôpital dès le lendemain et ne se montrera que le mercredi, lors d'un meeting à Grenoble, avec des lunettes de soleil pour cacher ses bleus. Une preuve de la ténacité de l'écolo qui a vécu une campagne éprouvante, lâchée par la majorité de ses soutiens. Philippe Poutou crève l'écran Premier Des paroles et des actes de Philippe Poutou mercredi 11 avril. Ultime difficulté, le candidat du NPA conclut la soirée. Mais il relève le défi avec sa décontraction naturelle et son bagou. Pour expliquer sa difficulté à enfiler le costume de candidat, il explique: «La difficulté, c'est que là je suis tout seul sans mes potes. D'habitude, on séquestre en groupe...» Plus tôt, il avait surpris avec son clip de campagne, une parodie des Nuls parodiant (déjà!) Questions pour un champion.