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Egypte : Appel à un «vendredi de la dernière chance» place Tahrir Al Azhar soutient les manifestants et El Baradei rejoint l'emblématique « al maydane »
La place Tahrir du Caire se remplissait vendredi de dizaines de milliers de manifestants venus réclamer que le conseil suprême des forces armées cède rapidement le pouvoir. Les organisateurs ont baptisé ce rassemblement, qui s'annonce massif, la manifestation «de la dernière chance», souhaitant un million de personnes. Un journaliste de l'Associated Press sur place a vu le prix Nobel de la paix Mohamed el-Baradeï, chef de file des réformateurs, arriver sur la place où il devrait se joindre aux prières du Vendredi. Mohamed El Baradei, ancien haut fonctionnaire international, a rejoint vendredi les manifestants qui réclament sur la place Tahrir au Caire le départ sans délai de l'armée du pouvoir, a-t-constaté sur place. L'ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui affiche ses ambitions pour la présidence de l'Egypte, s'est joint à des dizaines de milliers de manifestants qui participaient à la prière musulmane hebdomadaire sur la place. Dès le sermon fini des dizaines de personnes autour de lui ont crié «le peuple veut le départ du maréchal», en référence au maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la chute en février du président Hosni Moubarak. Pour un gouvernement de salut national L'imam conduisant la prière sur la place a réclamé dans son sermon le transfert immédiat du pouvoir à un gouvernement de «salut national» et a prévenu que les manifestants ne quitteraient Tahrir «qu'une fois leurs revendications satisfaites». «Il n'y a d'autre option qu'un gouvernement de salut national avec les pouvoirs d'un président», a déclaré l'imam Mazhar Chahine. Les manifestants qui réclament le transfert immédiat du pouvoir aux civils ont entamé vendredi matin un rassemblement dit de «la dernière chance» réclamant une fois de plus le départ immédiat du pouvoir militaire. Le grand imam d'Al-Azhar, principale institution musulmane d'Egypte, soutient les dizaines de milliers de manifestants à Tahrir pour réclamer la chute du conseil militaire au pouvoir, a affirmé son représentant présent sur cette place du centre du Caire. «Le grand imam vous soutient et prie pour votre victoire», a déclaré Hassan Chafie dans une allocution vendredi devant les manifestants place Tahrir. Le vendredi de la dernière chance ? Malgré la promesse de l'armée égyptienne de créer un gouvernement de «salut national», les contestataires qui ont repris ces derniers jours la place Tahrir au Caire ont battu le rappel pour un «vendredi de la dernière chance». Avec le renfort de syndicats, ils espèrent une mobilisation massive pour obtenir le départ immédiat des militaires, au pouvoir depuis la chute d'Hosni Moubarak, le 11 février dernier. Les généraux du Conseil suprême des forces armées (CSFA) ont chargé pour leur part un ex-Premier ministre de l'ancien régime, Kamal Ganzouri, de former un gouvernement de «salut national». Ce septuagénaire, ancien chef du gouvernement aux affaires à la fin des années 1990, a donné son accord de principe après un entretien avec le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, président du CSFA, précise jeudi soir le quotidien Al Ahram, citant l'entourage de Kamal Ganzouri. Mais les gestes des généraux n'ont pas apaisé la colère des manifestants qui occupent depuis le week-end la place Tahrir, épicentre de nouveaux affrontements avec les forces de sécurité qui ont fait 41 morts selon un nouveau bilan du ministère de la Santé diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi par la télévision publique. Les manifestants ont appelé à une grande manifestation place Tahrir vendredi pour réclamer un transfert immédiat du pouvoir à un gouvernement de salut national. Dans un communiqué, ils évoquent une marche réunissant un million de personnes à l'occasion de qu'ils appellent «le vendredi de la dernière chance». La Fédération des syndicats indépendants a également invité les travailleurs à marcher sur Tahrir. Une autre organisation syndicale a lancé un mot d'ordre de grève générale en signe de solidarité avec les manifestants. L''hiver dernier, les syndicats avaient joué un rôle important dans le mouvement populaire qui est venu à bout du régime d'Hosni Moubarak. Le CSFA a demandé pour sa part à ses partisans d'annuler la contre-manifestation qu'ils voulaient organiser ce vendredi. Les généraux ont par ailleurs présenté leurs excuses pour la mort des manifestants et promis des indemnités aux familles des victimes. Dans un communiqué, le conseil militaire assure qu'il fera le nécessaire «pour éviter une répétition de ces événements» et promet une enquête. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les manifestants de la place Tahrir et les forces de l'ordre ont conclu dans la nuit une trêve qui a ramené le calme dans le centre de la capitale. Mais des barricades ont érigées pour fermer la rue Mohamed Mahmoud, scène de violentes échauffourées ces derniers jours.