Le Maroc est pour une solution rapide de la crise libyenne dans l'intérêt non seulement du peuple libyen, mais également de la sécurité de toute la région, a affirmé, vendredi à Istanbul, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Taib Fassi Fihri. «Le Maroc développe l'idée qu'il est important aujourd'hui qu'une solution rapide soit trouvée non seulement pour l'intérêt du peuple libyen frère, mais aussi pour la sécurité dans toute la région», a-t-il dit en marge de la réunion du Groupe de contact international sur la Libye. «La stabilité de la Libye influence la stabilité de la région sahélo-saharienne», a précisé M. Fassi Fihri, qui a eu des contacts avec plusieurs de ses homologues participant à cette 4-ème réunion du groupe de contact sur la Libye. Dès le départ, le Maroc a tenu à contribuer à alléger les souffrances du peuple libyen frère avant de se lancer dans les efforts visant à trouver une solution politique à la crise libyenne, a rappelé le ministre, soulignant que «la seule possibilité est celle d'une solution politique et certainement pas militaire». Il a estimé «légitime et naturel» l'implication du Maroc dans ce processus de règlement de la crise libyenne. «Le Maroc étant un pays maghrébin lié à la Libye par des relations traditionnelles, mais aussi des relations futures». Le groupe de contact international sur la Libye, qui travaille en étroite relation avec les Nations-Unies, la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et plusieurs pays africains, s'est élargi pour compter des pays des différents continents. «Il y a une nécessité que l'ensemble des initiatives convergent pour que le peuple libyen frère puisse trouver par lui-même la voie d'une résolution de la crise dans le cadre de l'unité du pays et de sa stabilité», a dit M. Fassi Fihri. Le processus de règlement politique de la crise libyenne doit être inclusif, associant l'ensemble des sensibilités libyennes, a-t-il souligné, ajoutant que l'ambition de tous est de voir les Libyens sortir de leur crise dans le cadre d'une nouvelle Libye avec des engagements internationaux clairs notamment sur le plan de la démocratie. Le Groupe de contact sur la Libye a reconnu à Istanbul le Conseil national de transition (CNT), la direction politique de la rébellion libyenne, comme une «autorité gouvernementale légitime sur le territoire libyen». Il a également décidé de tenir sa 5-ème réunion à New York, en marge de la 66-ème Assemblée générale de l'ONU, prévue le 13 septembre prochain, sans exclure de se réunir avant cette date si une urgence se présente. Une trentaine de pays, sept organisations internationales et regroupements régionaux et les représentants du CNT ont pris part à cette réunion, qui s'est penchée sur les moyens à même de trouver une solution politique au conflit libyen et de coordonner l'aide internationale à la rébellion. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, et leurs homologues, italien Franco Frattini et britannique William Hague, ainsi que l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Abdellah El-Khatib, ont fait le déplacement à Istanbul pour l'occasion. La réunion d'Istanbul s'est tenue en l'absence de la Russie et la Chine, deux pays membres permanents au Conseil de sécurité de l'ONU, qui ont décliné l'invitation de la Turquie à participer à cette rencontre. Créé en mars dernier à Londres, le groupe de contact international sur la Libye comprend tous les pays engagés dans les opérations de l'Otan contre le régime en place à Tripoli. Les autres réunions de ce groupe avaient été tenues à Doha, Rome et Abou Dhabi.