Quarante personnes ont été tuées dimanche dans différents endroits en Syrie, dont 35 dans le nord-ouest, a affirmé lundi le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Trente-cinq personnes -27 civils et 8 agents de sécurité- ont été tuées à Jisr al-Choughour (nord ouest), et dans les villages voisins où des opérations militaires et sécuritaires sont effectuées depuis samedi, selon Rami Abdel-Rahmane. Plus au nord, dans la ville d'Idleb, les forces de l'ordre ont dispersé le soir quelque 1.500 manifestants. Deux civils ont péri dimanche soir dans la ville côtière de Jablé, a ajouté M. Abdel-Rahmane. Ils ont été touchés par des tirs des forces de sécurité qui ont ouvert le feu pour disperser des manifestants. Ces derniers réclamaient la libération d'un cheikh appréhendé par les services de sécurité. A Deir Ezzor (centre-est), les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants qui défilaient devant un bâtiment du parti Baas au pouvoir, tuant trois d'entre eux, selon le militant des droits de l'Homme. Par ailleurs, les forces de l'ordre ont remis hier soir à ses parents à Douma, dans la périphérie de Damas, le corps d'un homme qui avait été placé en détention il y a un mois. Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1.100 civils ont été tués et au moins 10.000 personnes ont été interpellées en Syrie depuis le début du mouvement de contestation. 450 prisonniers libérés et un projet de loi sur les partis Plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés depuis l'annonce d'une amnistie générale en Syrie. Mais les opérations militaires se sont poursuivies dimanche et 28 personnes ont été tuées dans le nord-ouest, selon un militant des droits de l'Homme. Le président syrien Bachar al-Assad avait décrété mardi une amnistie générale concernant "tous les détenus politiques ainsi que les membres de la confrérie des Frères musulmans." "Depuis l'amnistie, plus de 450 prisonniers politiques et de conscience ont été libérés, pour la plupart des islamistes et des Kurdes", a indique Rami Abdel-Rahmane responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Le régime a également annoncé dimanche la création d'une commission qui sera chargée d'élaborer un projet de loi sur les partis politiques, selon l'agence officielle Sana. Le parti Baas est au pouvoir en Syrie depuis 1963. Selon la Constitution il est "le dirigeant de l'Etat et de la société". Le multipartisme est une revendication essentielle des opposants. Les autorités ont déjà décidé une série de mesures pour apaiser le mouvement de contestation sans précédent contre le régime du président syrien Bachar al-Assad mais dans le même temps, la répression violente des manifestations n'a pas cessé.