Le chômage pose de graves problèmes économiques et sociaux, qui sont amplifiés dans les pays émergents et en développement par les prix élevés de l'alimentation. Les jeunes rencontrent des difficultés particulières. Historiquement, pour les pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), le taux de chômage des jeunes (entre 15 et 24 ans) est environ deux fois et demie supérieur à celui des autres groupes. Bien que le chômage des jeunes augmente généralement fortement pendant les récessions, sa hausse cette fois-ci a été plus marquée que par le passé : dans un groupe de huit pays pour lesquels de longues séries chronologiques du chômage des jeunes étaient disponibles, l'augmentation a atteint en moyenne 6½ points de pourcentage pendant la Grande Récession, contre 4 points de pourcentage lors des récessions antérieures. Les trois lignes de défense contre le chômage sont les suivantes : des politiques macroéconomiques de soutien, la réparation du secteur financier et des mesures spécifiques sur le marché du travail. Les pays avancés devraient continuer de mener une politique d'aisance monétaire. Cependant, il est urgent d'accélérer la restructuration et la recapitalisation des banques pour redynamiser le crédit aux petites et moyennes entreprises, qui représentent la majeure partie de l'emploi. Des subventions temporaires à l'emploi qui seraient ciblées sur ces entreprises pourraient contribuer à relancer l'embauche. Ces programmes pourraient subventionner l'embauche de nombreux travailleurs qui auraient trouvé un emploi de toute manière ou entraîner le remplacement de travailleurs actuels par le groupe ciblé de demandeurs d'emploi. Cependant, dans la mesure où les subventions vont aux petites et moyennes entreprises, elles pourraient au moins atténuer les effets de la tension persistante des conditions d'octroi de prêts bancaires. Dans les pays où le chômage a augmenté en raison de facteurs structurels ou là où il était élevé même avant la crise, il est essentiel d'opérer des réformes plus vastes des marchés du travail et des produits pour créer plus d'emplois. Le fardeau de plus en plus lourd que fait peser le chômage sur les jeunes menace la cohésion sociale. Le chômage des jeunes est généralement élevé dans les pays où les travailleurs expérimentés sont fortement protégés, les salaires minimums élevés et les programmes d'apprentissage et les formations professionnelles insuffisants. Dans de nombreux pays émergents et en développement, la forte protection de l'emploi dans le secteur formel pousse l'emploi, en particulier des jeunes, dans le secteur informel. Les pouvoirs publics se doivent de trouver un juste milieu — en réglementant de manière appropriée les marchés de produits et du travail — entre les segments protégés/formels et non protégés/informels du marché du travail. Par exemple, l'Espagne a engagé des réformes dans ce sens. L'abaissement des coûts fixes de l'emploi encourage l'embauche dans une situation très incertaine. En outre, de solides programmes d'apprentissage sont nécessaires pour ceux qui ne peuvent bénéficier d'une formation universitaire.