"San" Iker Casillas, "le saint", a livré une grande première période mardi lors de la demi-finale retour de Ligue des champions, mais n'a pu faire de miracle dans les buts du Real Madrid devant la diabolique machine à jouer du Barça, incarnée par les Iniesta, Pedro, Messi et consorts. Le match nul de mardi soir en Catalogne (1-1) a mis fin aux derniers espoirs madrilènes. Lionel Messi avait déjà fait l'essentiel à l'aller en inscrivant à Bernabeu le doublé de la victoire (2-0). Mais Casillas, gardien des champions du monde espagnols et du Real, y croyait encore en enfilant ses gants en entrant sur la pelouse du Camp Nou, sous la fine pluie catalane. La preuve, "San Iker" résistait à ce diablotin de "Leo" Messi. Le Ballon d'Or brossait une belle frappe enroulée du gauche qui obligeait Casillas à s'envoler pour un bel arrêt en deux temps (32e). Puis la "puce" argentine tombait encore sur la main sûre de ce géant de Casillas (37e). Messi continuait alors son festival de la première période, dérobait un ballon dans les pieds de "Lass" Diarra, pour servir David Villa, qui trouvait les gants de Casillas dans un grand soir (35e). Infranchissable ? Non. La machine à coudre du beau jeu barcelonais a haussé le ton après un but bizarrement refusé à Higuain pour le Real (47e). Et Iniesta, le buteur de la victoire de l'Espagne en finale de la Coupe du monde, servait en profondeur, à la limite du hors-jeu, Pedro, qui trompait Casillas du plat du pied gauche (54e). La messe était dite pour "San Iker". Ce n'est pas l'égalisation de Marcelo dix minutes plus tard qui allait changer les choses. Prêcher la bonne parole en sélection Casillas devra maintenant digérer l'amertume grandissante: il est plus que probable désormais que le Real doive se contenter de la Coupe du Roi gagnée aux dépens du Barça cette saison (1-0 après prolongation). Maigre consolation quand le grand rival catalan va en finale de la Ligue des champions le 28 mai à Wembley (Angleterre) et va sans doute s'octroyer le titre de champion espagnol. Le gardien du Real devra vite s'en remettre et prêcher la bonne parole en sélection où les clasicos trop musclés et trop rapprochés pourraient laisser des traces. Relais privilégié du sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque, Casillas devra renouer les liens en vue du match amical prévu au Venezuela le 1er juin. "Les querelles entre mes joueurs lors du +clasico+ m'inquiètent, j'espère seulement que cela ne se propagera pas à mon vestiaire", déclarait Del Bosque il y a quelques jours. "Les bonnes relations dans un vestiaire sont la base de nos succès futurs", poursuivait le marquis Del Bosque avant de préciser qu'il serait "vigilant". Gardien et capitaine du Real Madrid, Casillas, également gardien et capitaine de l'Espagne, avait tenté de calmer le jeu avec Piqué avant la demi-finale aller, mais les esprits n'avaient cessé de s'échauffer ensuite sur le terrain il y a une semaine. Le retour a été moins houleux mardi, mais il y a explication de texte en vue. De retour en sélection, Casillas devra prouver qu'il est aussi gardien des valeurs, comme celle de l'unité sous le maillot de la Roja.