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Exposé politique du Secrétaire Général de l'Istiqlal devant le Conseil national du Parti Le Discours Royal du 9 mars, un événement marquant qui s'inscrit dans le sillage des grands moments de l'Histoire du Maroc contemporain
Des mesures d'accompagnement et des réformes politiques profondes s'imposent • Le Parti de l'Istiqlal a constamment lutté, durant son long parcours, pour une Constitution démocratique qui préserve les constantes nationales, tire profit de l'ouverture et garantit les conditions d'une vie digne • Réformer les médias publics, réviser le Code de la presse, revoir le système des privilèges, revenir au Plan et reconsidérer la gestion des établissements publics • Le parti se doit de mobiliser toutes ses ressources afin de relever les défis des prochaines échéances M. Abbas El Fassi, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, a prononcé un important discours politique à l'ouverture de la 6ème session ordinaire du Conseil national du parti qui s'est tenue samedi 23 courant, en présence, outre des membres de cette instance et du Comité exécutif, des combattants Abou Bakr Kadiri et M'Hamed Douiri, membres du Conseil de la présidence du parti. Le Secrétaire Général a ainsi mis l'accent, d'emblée, sur la situation extrêmement délicate que traverse le pays et le monde arabe en général en ce moment et, partant, sur la responsabilité qui incombe aux istiqlaliens. Un événement marquant Nul n'ignore, a-t-il relevé, que l'événement marquant de ces dernières semaines a été, sans conteste, le discours royal du 9 mars 2011 qui fut un moment fort de l'Histoire contemporaine du Maroc au même titre que le recouvrement de l'indépendance en 1955 ou la Marche verte en 1975 ; discours, ajoute M. Abbas El Fassi, dont la teneur revêt une très grande importance en ce qu'il a fixé les sept piliers qui font l'unanimité des Marocains tout en appelant à ne pas se contenter de ces sept constantes et à faire appel à l'Ijtihad créatif afin de concevoir une Constitution démocratique évoluée. Le plus important, a-t-il souligné, à ce propos, est que cette initiative émane de SM le Ri Mohammed VI qu'Allah le glorifie, et nul ne peut prétendre que cela est le résultat de quelques pressions extérieures, car SM le Roi avait auparavant ouvert le chantier de la régionalisation avancée ou élargie et formé une commission d'experts à cette fin depuis plus d'un an, étant entendu que la régionalisation avancée impose, ipso facto, une révision de la loi suprême et sitôt les travaux de cette commission achevés, Sa Majesté a ouvert le chantier des réformes constitutionnelles. Fiers de notre combat en faveur de la Constitution Le Secrétaire Général a rappelé le long combat du parti pour une réforme globale de la Constitution puisque pareille revendication remonte au lendemain de la formation du premier gouvernement du Maroc indépendant et même plus loin encore, à travers les écrits du regretté leader Allal El Fassi, dont « l'Autocritique » en 1952, puis ensuite lors de la promulgation de la Constitution de 1962, dont nous pensions et disions qu'elle avait au moins le mérite de transposer le pays de l'inconstitutionnalité à la constitutionnalité et qu'elle mentionnait certains principes que nous continuons à réclamer à ce jour ; par la suite, le parti a clairement exposé ses positions au sujet des Constitutions de 1970, 72, 92 et 96 et continué à revendiquer le droit des Marocains à une Constitution démocratique qui préserve les constantes nationales et garantisse le développement et le progrès dans tous ses congrès et toutes les réunions de ses instances décisionnelles. La réforme constitutionnelle, a-t-il rappelé, a également fait l'objet d'un travail fructueux entre le parti et ses alliés au sein de la mouvance nationale démocratique. Aussi, nous ne pouvons qu'être fiers de ce combat en constatant que SM le Roi accède aux attentes de Son peuple en le dotant de la Constitution qu'il mérite. La commission a fait un travail fructueux Le Secrétaire Général a saisi cette occasion pour saluer le travail sérieux et fructueux de la commission issue du Comité central du parti sous la présidence de M. M'hamed Khalifa et qui a élaboré un document constitutionnel de référence, document qui, a-t-il dit, reflète le haut niveau du parti en ce domaine et qui a été remis à la commission chargée de la révision constitutionnelle après avoir été adopté par le Comité central pour ensuite le soumettre à l'opinion publique nationale lors d'une conférence de presse et sa publication dans les journaux. Un mémorandum global Ce document, poursuit M. Abbas El Fassi, expose tous les amendements que le parti estime de nature à déboucher sur une Constitution viable tout en reprenant les requêtes présentées auparavant conjointement avec les alliés de l'Istiqlal et en veillant à ce que ces propositions rejoignent les aspirations du peuple marocain à une Constitution évoluée préservant les constantes nationales mais néanmoins ouverte sur tous les aspects positifs des lois fondamentales de par le monde ; le mémorandum, précise-t-il, reprend à son compte les sept piliers énoncés dans le discours historique du 9 mars tout en traitant abondamment de la régionalisation avancée, de l'élargissement du champ législatif, de la préservation de l'identité nationale plurielle, de l'octroi de réelles prérogatives au pouvoir exécutif, de la consécration de la séparation des pouvoirs et du renforcement de l'indépendance de la justice ou, encore, de la révision du rôle et des attributions de la Chambre des conseillers, du renforcement du Conseil constitutionnel, de l'élargissement du champ de l'opposition politique ou de la constitutionnalisation de certaines instituions nouvelles, etc. Le parti a également fait part à la Commission consultative pour la révision de la Constituion, a indiqué M. Abbas El Fassi, de ses craintes que la Constitution à elle seule ne soit pas suffisante, les déboires que le Maroc a connus jusqu'à l'avènement de SM Mohammed VI étant tous imputables à la non application de cette loi ; il a de même veillé à ce que soit conservé l'article 19 convaincu qu'il est que la Commanderie des croyants est le garant de l'unité nationale et des libertés puisque la responsabilité en incombe à SM le Roi et à nul autre. Le parti considère en outre, dan ce document, que le Parlement doit être l'unique source de la législation. Ne pas se contenter du chantier constitutionnel Le Parti de l'Istiqlal, rappelle M. Abbas El Fassi, considère que se consacrer au seul chantier constitutionnel pourrait s'avérer insuffisant et que, pour être au diapason des aspirations populaires, il importe d'adopter un certain nombre de mesures d'accompagnement s'inscrivant en droite ligne des réformes politiques à caractère urgent, tels la refonte des médias publics dont les prestations actuelles sont médiocres et desservent le pluralisme, la réforme du Code de la presse, de l'administration, la suppression du système des privilèges (l'économie de rente), ou le retour à la planification, mais une planification souple. Il pense également nécessaire de revoir le régime des salaires et autres indemnités astronomiques et de parvenir à un certain équilibre entre salaires bas et élevés, de réviser la façon dont sont gérés les établissements publics, d'élargir le reste des autres prisonniers relevant des groupes dont un grand nombre vient d'être libéré. Le Secrétaire Général a indiqué, à ce propos, que l'initiative de SM le Roi de libérer ces prisonniers a largement contribué à l'assainissement du climat général et fourni de nouvelles bases de travail. Bilan gouvernemental rassurant M. Abbas El Fassi a, d'autre part, affirmé qu'il serait superflu de passer à nouveau en revue le bilan de l'action gouvernementale, au demeurant très positif et palpable au jour le jour, mais a néanmoins tenu à souligner l'extrême importance du recrutement de 3403 jeunes détenteurs de diplômes supérieurs, ce qui illustre le grand intérêt que l'Exécutif accorde aux questions de l'emploi pour avoir veillé à ce que le nombre de postes créés annuellement ne soit pas inférieur à 17000 et pour avoir porté ce chiffre à 24000 l'an dernier, alors qu'il oscillait auparavant entre 4000 et 7000/an seulement, effort qui sera poursuivi, a-t-il affirmé, dans la mesure des possibilités disponibles. Et d'ajouter que le gouvernement veille à rationaliser les dépenses publiques à travers la réduction de 20% des budgets de fonctionnement, qu'il continue, conformément aux directives royales, d'œuvrer à généraliser l'Assurance maladie obligatoire (AMO) avant la fin de l'année en cours, qu'il a achevé de mettre en forme l'important chantier de soutien aux couches les plus lésées, a entamé celui du développement des zones montagneuses et ouvert un dialogue sérieux et responsable avec les centrales syndicales, dialogue dont il s'est dit certain qu'il aboutira à des résultats sans précédent. Le Secrétaire Général a, par ailleurs, assuré le Conseil national que le parti se porte très bien et s'est dit très fier du travail de ses instances et organisations parallèles, saluant au passage l'action de la presse du parti, et de la Fondation Allal El Fassi notamment, en ce qui concerne cette dernière, pour les manifestations organisées à l'occasion du centenaire de la naissance du défunt leader, invitant toutefois les istiqlaliennes et istiqlaliens à mobiliser toutes leurs ressources en vue de relever les défis des prochaines échéances et se disant redouter trop d'attentisme ; il les a ainsi engagés à établir dès à présent un agenda précis pour les jours et mois à venir afin de conforter la sérénité et la confiance (des militants et sympathisants).