Au Maroc, il y a certains sports dont on ne soupçonne pas la pratique ou qui ne jouissent pas de l'intérêt qu'ils méritent, raison de plus s'ils sont pratiqués par la gente féminine comme c'est le cas pour la boxe ou le cyclisme. Par ignorance ? Faute de vulgarisation ou de moyens ? Quel que soit le cas, il est utile de savoir ce qu'il en est avant d'en juger. En ce qui concerne le cyclisme féminin, la FRMC- présidée par Me Belmahi- et consciente de la nécessité de développer ce sport, a mis au point toute une stratégie susceptible de séduire les amoureuses des deux roues et de faire de cette discipline un cheval de bataille dans les grandes compétitions Un entretien avec M. Nassereddine, responsable au centre national du cyclisme, a été une opportunité pour en savoir plus. « L'Opinion-Sport » : Depuis quand le cyclisme féminin existe-t-il au Maroc ? -M. Nassereddine : Le cyclisme féminin au Maroc, n'est pas un nouveau-né. Il date de longtemps. Je citerai les noms de Rhili et Salah Eddine Karima. Saber Attika, avait remporté le 3ème rang en 2007 au championnat mondial des jeunes en Afrique du Sud. Sauf que la relève n'a pas été préparée. Il est important de rappeler que la Fédération compte 127 adhérentes sur 2472 coureurs. Aussi la Fédération s'attelle à redorer le blason au vélo féminin. D'abord une commission féminine, chapeautée par Kaoutar Soufiani, vient d'être créée. Puis une équipe nationale composée de 24 coureuses, entre 15 et 23 ans, est prise en charge pour être préparée régulièrement chaque fin de semaine, au centre national de cyclisme. Elle est composée de bons éléments telles Khaoula Benbouila; vainqueur du championnat national 2009-2010, Chbiki Fatima, Namli Asmae et d'autres. Ces cyclistes viennent de clubs nationaux. Elles participent à tous les tours et compétitions toutes catégories confondues : jeunesse, junior, moins de 23 ans, élite et séniors. Dans l'immédiat la fédération espère préparer cette équipe pour remporter le championnat arabe ou africain, mais cela ne l'empêche pas de viser les Jeux Olympiques 2012 prévus à Londres. -L'équipe féminine fait-elle le tour du Maroc ? -Les filles ne font pas le tour du Maroc. Mais il y a une proposition : c'est la constitution de clubs spécialisés dans le cyclisme féminin, dont celui présidé par la championne d'athlétisme Fatima Fakhir. Elle prépare un tour de trois jours au Maroc, qui constitue une compétition internationale. D'autant plus que le cyclisme national reste amateur hormis pour la sélection masculine. L'idée du cyclisme féminin professionnel est soulevée. C'est la raison pour laquelle la commission féminine a été mise en place il y a un mois. En outre, nous sommes en train de préparer un projet que nous comptons soumettre au MJS qui consiste à créer un centre sport-étude pour les filles à partir de cette année. -Pourquoi le bureau fédéral ne compte pas d'éléments féminins parmi ses membres ? -Le bureau ne compte pas de femmes, c'est vrai. Nonobstant, nous comptons en coopter deux d'ici peu. Je vous signale, toutefois, qu'au niveau de la Ligue du Sud il y a 3 femmes, dont la vice-présidente. Nous avons également des femmes entraineurs et arbitres.