Le service des douanes en charge de la vérification des marchandises exportées depuis de la Port de Casablanca a déjoué, mercredi soir, une ingénieuse tentative d'exportation de 840 kg de haschisch utilisant un nouveau procédé pour la dissimulation de la drogue. Contrairement à tous les modes opératoires expérimentés auparavant pour tromper la vigilance des douaniers, les trafiquants ont opté cette fois non pas pour les briques ou tablettes de haschisch mais pour le produit semi-fini, la poudre non encore compressée de cette drogue. Les récipients furent encore des articles d'artisanat. Il s'agissait de grands vases de décoration bourrés de sachets en plastique sensés ne contenir que du tadalaket, cet enduit brillant de couleur ocre, originaire de Marrakech, utilisé pour le revêtement des murs. A l'intérieur de la poudre du tadalaket, on est tombé sur d'utres sachets contenant eux de la poudre de haschisch. La cargaison ainsi constituée, placée dans un conteneur de 40 pieds, déclarée comme un groupage de produits de décoration, est arrivée de Marrakech au Port de Casablanca. Une partie de ce groupage, mise en façade, destinée à l'Arabie Saoudite, ne contenait pas de drogue. C'est dans la deuxième partie, adressée à la Suisse, que les douaniers sont tombés sur le pot aux roses. Bien entendu, comme à chaque fois dans ce genre de trafic, les noms des individus et des sociétés figurant dans les documents de la marchandise sont fictifs, ce qui rend complexe le travail des enquêteurs pour remonter jusqu'aux commanditaires et aux destinataires de la cargaison. Toujours est-il qu'au commencement, avec les déclarations du transitaire et les informations dont ils disposent, les policiers auraient déjà localisé à Marrakech le lieu d'où provient le conteneur saisi.