La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a assuré mardi que les Etats-Unis n'abandonneraient pas le peuple afghan en dépit du début du retrait des troupes internationales prévu l'an prochain, à l'occasion d'une rencontre avec le président afghan Hamid Karzaï. "Je vais être très claire. Nous cherchons à parvenir à une transition responsable et ordonnée après l'intervention militaire internationale en Afghanistan et nous n'abandonnerons pas le peuple afghan", a dit Mme Clinton, aux cotés du président afghan. Hamid Karzaï a entamé lundi une visite officielle de quatre jours à Washington, au cours de laquelle il sera reçu mercredi par le président Barack Obama. Cette visite est destinée à apaiser les relations difficiles entre Washington et Kaboul, alors qu'une offensive militaire se prépare à Kandahar, fief des talibans. "Notre engagement dans le domaine civil se prolongera longtemps", a dit Mme Clinton devant une importante délégation afghane au département d'Etat. Une quinzaine de responsables afghans, dont dix ministres, accompagnent M. Karzaï. La délégation doit aussi rencontrer des membres du Congrès américain. Mme Clinton et M. Karzaï ont évoqué les points sensibles dans leur relation. La secrétaire d'Etat américaine a de nouveau appelé Kaboul à lutter contre la corruption. "La stabilité du pays à long terme dépend du développement économique et de la bonne gouvernance, notamment de la lutte contre la corruption". M. Karzaï a plaidé quant à lui en faveur de la sécurité du peuple afghan lors des offensives lancées par les forces internationales contre les talibans. "L'Afghanistan cherche à protéger sa population civile", a-t-il dit, ajoutant que son gouvernement assumerait ses responsabilités afin que le pays "ne soit plus un fardeau" pour Washington. Il a aussi souligné que Kaboul n'oublierait pas l'aide fournie par les Etats-Unis. "L'Afghanistan est connu dans le monde pour être un pays qui se souvient de ses amis", a-t-il assuré. M. Karzaï a rencontré lundi le général McChrystal, chef des forces armées de l'Otan en Afghanistan, et l'ambassadeur américain à Kaboul, Karl Eikenberry. Le président Obama a annoncé en décembre l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan. Le président américain compte sur ces renforts pour reprendre l'initiative face aux talibans et rapatrier les troupes américaines à partir de l'été 2011. Au Congrès, la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et le chef de la majorité Steny Hoyer, ont également insisté sur la question de la corruption. Mme Pelosi a assuré que le Congrès attendait de M. Karzaï "une décision de mettre fin à la corruption". "Il ne s'agit pas du dollar payé pour traverser la route. Il s'agit de corruption systémique et d'un système qui empêche le développement d'une nation", a dit Mme Pelosi. La chef démocrate a effectué un voyage en Afghanistan à la tête d'une délégation parlementaire au cours du week-end. Pour sa part M. Hoyer a affirmé qu'il "existe une corruption considérable en Afghanistan. Tout le monde est d'accord sur ce point". En outre, le Congrès doit se pencher prochainement sur les dépenses de guerre dans ce pays.