SOS Villages d'Enfants, qui se trouvent à Dar Bouazza, El Jadida, Aït Ourir, Imouzren et prochainement à Agadir, organisent, le 13 mai, une journée nationale sur le thème de la Kafala. L'organisation célèbre le 10ème anniversaire de son implantation au Maroc. La Kafala et l'adoption sont deux concepts différents. La première est une prise en charge affective et matérielle de l'enfant orphelin ou abandonné. Quant à l'adoption proprement dite, suppose de faire de l'enfant son propre fils ou fille, de l'inscrire à ce titre inscrit à l'état civil des parents adoptifs et de le rendre héritier de fait. Ce qui n'est pas permis en Islam et le Maroc a légiféré pour encourager surtout la kafala, qui s'assimile plutôt au parrainage. Le concept pédagogique de SOS villages d'enfants s'appuie sur quatre principes, définis par le fondateur de cette organisation internationale, Hermann Gmeiner. Chaque enfant est confié à une mère SOS qui est sa référence permanente. Elle vit dans une maison avec les enfants dont elle a la charge et leur donne affection et protection. Des garçons et des filles d'âges différents (frères et sœurs) grandissent ensemble. Les fratries ne sont jamais séparées, mais au contraire placées dans une même famille SOS. Chaque famille vit dans une maison familiale. L'ambiance chaleureuse qui règne dans chaque foyer favorise l'épanouissement des enfants. Et tout cela dans un Village. Grâce au village, les enfants ont le sentiment d'appartenir à une communauté, à une famille. Le village est une passerelle avec le voisinage et un important lieu de rencontre avec les communautés des environs. C'est ainsi que fonctionne SOS Villages d'Enfants. Son village de Dar Bouazza, inauguré officiellement le 29 octobre 2001, se compose de 11 maisons familiales qui peuvent accueillir 110 enfants, de la maison du directeur du village, d'une maison pour les hôtes et les tantes SOS (des mères SOS en formation ou des assistantes familiales, qui aident les mères SOS dans les tâches quotidiennes ou les remplacent en cas de maladie ou pendant les vacances), d'un bâtiment administratif et de services. Deux appartements comprenant chacun sept chambres, un salon/salle à manger, un bureau, une cuisine et des sanitaires sont loués à Casablanca et hébergent 14 jeunes. Huit autres jeunes peuvent profiter d'une infrastructure semblable à Dar Bouazza depuis début 2005. En plus du jardin d'enfants SOS ouvert en mars 2000 qui accueille 80 enfants dans ses quatre classes et comprend une salle polyvalente et une salle d'éducation psychomotrice, deux centres sociaux SOS sont annexés au village d'enfants SOS de Dar Bouazza. Le premier a ouvert ses portes en avril 2002 et peut accueillir 25 jeunes et adultes handicapés, dispose de deux salles de cours, de douze chambres, d'une infirmerie et d'un salon. Le bâtiment administratif et de services complète cette institution avec ses trois bureaux et sa salle de réunion. Le deuxième centre social SOS a ouvert ses portes en septembre 2004 et propose des consultations pour les mères et leurs enfants ainsi que des cours pour 325 enfants et 95 jeunes femmes. Un centre de formation professionnelle a été annexé au village en septembre 1999 pour répondre à la demande toujours croissante d'infrastructures pédagogiques. 40 mères et employés SOS peuvent y suivre leur formation. Cinq chambres leur permettent d'y loger. Le centre est composé d'une grande salle polyvalente, de deux ateliers, d'un bureau et de sanitaires d'une part et d'une cuisine, d'une cantine et d'un salon d'autre part. Grandir au sein d'un Village d'Enfants SOS, ce n'est pas seulement jouir de la solidarité d'une chaude vie familiale et communautaire. C'est aussi pouvoir s'adonner à de multiples activités, être assuré de partir chaque année en vacances. C'est-à-dire bénéficier des meilleures conditions d'un épanouissement harmonieux en étroite relation avec l'environnement extérieur au Village. Il est parfois bien difficile aux enfants des Villages SOS de quitter cet environnement chaud et sécurisant pour faire les premiers pas dans leur vie d'adolescents. Car grandir au Village, c'est avant tout être entouré de l'amour d'une mère SOS, de celui de ses frères et sœurs et bénéficier du soutien de toute une équipe et de structures d'encadrement idéales à son développement. Bibliothèques, salles polyvalentes, terrains de jeux et de sports, ateliers artistiques font partie de l'univers quotidien des enfants des Villages. Grandir au Village, c'est aussi la certitude d'un suivi sanitaire et psychologique conséquent pour ces enfants que les premiers moments de la vie ont profondément meurtris. Et c'est encore la possibilité d'une découverte de leur environnement extérieur, car les enfants des Villages ne sont jamais coupés de la relation avec les autres enfants. Chaque année, c'est de plus l'assurance de pouvoir passer des vacances loin du Village, entourés des soins des équipes d'éducateurs. La journée nationale de la kafala fera le tour de la question sur la situation des enfants orphelins et/ou abandonnés au Maroc et devra rallier les bonnes volontés à cette cause. L'école supérieure d'architecture d'intérieur, de graphisme et de multimédia, Art'Com, y a adhéré en abritant un premier atelier de création d'affiches et en se penchant sur des questions de société bien réelles et encore trop peu connues que sont les procédures de la kafala au Maroc. Avec des jeunes de SOS Villages d'Enfants 13 affiches ont été créées avec comme message commun : interpeller le public sur le thème de la kafala au Maroc et sur les actions menées par SOS Villages d'Enfants afin d'obtenir la Kafala pour l'ensemble des enfants pris en charge par l'association. La meilleure affiche est encore exposée dans plusieurs lieux de Casablanca. Cette collaboration a également fait l'objet d'une participation des étudiants à la kermesse du Village d'Enfants SOS de Dar Bouazza les 26 et 27 mars derniers, durant laquelle ils ont encadré des enfants et peint une fresque sur un des murs du village de Dar Bouazza. Aujourd'hui, le workshop sur la Kafala a donné lieu à une sélection d'une quinzaine de travaux qui sont exposés à l'école Art'Com. La meilleure affiche sera la base de toute la communication qui sera déclinée par SOS Villages d'Enfants le mois prochain pour l'organisation de cette journée nationale de réflexion sur la Kafala.