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« L' Histoire du Maroc depuis l'indépendance », de  Pierre Vermeren 
OUVRAGES
Publié dans L'opinion le 12 - 02 - 2010

C'est un livre remarquable, riche et fascinant sur une partie de l'Histoire du Maroc et ce,  malgré sa brièveté. Sur la lignée des historiens français du Maroc tels que Louis Miège,  Benoît Méchin, Robert Barrat   et d'autres, Pierre Vermeren, ancien professeur au lycée Descartes de Rabat,  a réussi par son dernier repère sur le Maroc indépendant à cumuler objectivement des faits historiques et de brèves biographies que tout Marocain de la génération montante doit connaître et assimiler pour apprécier et juger  le présent et le futur de notre pays…
Ainsi,  l'auteur se base sur de bons repères bibliographiques  qui facilitent  la tâche à nos étudiants en histoire et à nos chercheurs pour  réécrire une histoire sans ricochets que tente vainement  de le faire un Institut royal récemment créé par le professeur Akabli et  financé par les Habous ….
 Si l'auteur est assez bref dans la présentation de cette période critique  de l'avenir du Maroc après le Protectorat français, c'est qu'il est , sans le contester, précis et clair, mettant le lecteur marocain ou étranger tout à fait à son  aise.
Quand il évoque  le nationalisme marocain qui a mis fin au protectorat français, il lui trouve deux sources majeures d'inspiration , à savoir le retour aux sources de l'Islam pour faire renaître le Maroc jugé décadent .Ses penseurs principaux étaient  surtout de l'Université religieuse La Quaraouiyine de Fès , tels que Cheikh Mohammed Belarbi Alaoui, Allal El Fassi, Hachemi Filali, Mokhtar Soussi…. La seconde source  est celle  du courant « Jeunes Marocains », sortant des universités françaises  pour utiliser et retourner  contre la colonisation les armes et les principes  dits universels. C'est la petite communauté des étudiants de Paris comme par exemple  Ahmed Balafredj, Mohammed Belhassan El Ouazzani, M'Hammed Douiri… Les événements de 1930 et 1944 favorisèrent la jonction des deux courants dans l'établissement d'abord d'une demande de réformes et ensuite  la revendication ensuite de l'indépendance…
Pierre Vermeren n'omet pas du tout  de préciser que grâce aux nationalistes, une solide bourgeoisie urbaine,  que le sultanat est devenu une monarchie populaire. Grâce aussi aux assurances données  par Ahmed Balafredj et Allal El Fassi, le peuple marocain organisa  le 8 mai  1934 au jeune Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef la première fête du trône devenue populaire. Cette alliance inattendue entre nationalistes et Sultanat  fut scellée jusqu'à l'indépendance. L'auteur n'hé- site pas à affirmer  que c'est l'Istiqlal qui fit du Sultan un roi, titre qu'il prit officiellement le 15 août 1957…
Dans l'ensemble , l'ouvrage est entaillé d'objectivité sur la description  des périodes subies par la monarchie marocaine  qui unifia le peuple pour se soulever contre l'occupation française , occupation qui dura exactement  Quarante quatre ans…
 De l'exil  à Madagascar du Sultan Mohammed Ben Youssef   qui n'avait pas approuvé  les réformes imposées par le Protectorat à la création de la Résistance et de l'Armée de Libération, les événements politiques se précipitèrent. La France, craignant pour ses intérêts agricoles, industriels, commerciaux, se dépêcha de ramener  de son exil le Sultan devenu populaire. C'est grâce à cette Résistance armée  que  le Maroc se libéra  de la tutelle  de la France et prit son destin  en ses propres, mains sous le joug de la dynastie des  Alaouites….
D'après Vermeren, qui s'éloigne bien des thèses marocaines  de Laroui et de Boutaleb, assez subjectives, une véritable partie d'échecs s'est jouée entre le palais et l'Istiqlal, candidat au rôle de parti-Etat et c'est la bonne fortune de l'histoire qui sourit à Mohammed V, fin politique,  jusqu'à sa mort avec sa mainmise totale sur le pouvoir…
Dans sa description du régime du Roi Hassan II, l'auteur clame que «  la révolution du roi et du peuple entamée en 1958 a bien pris fin ». Vermeren apporte des arguments solides pour affirmer  que le  nouveau souverain est à la tête d'un large réseau de pouvoirs et un appareil répressif solide pour réprimer la droite et la gauche qui le contredisaient…Pour cela, Hassan II fit voter immédiatement une constitution à 97 % de votants. Il fit la guerre  avec l'Algérie en 1963. Il traverse difficilement des complots de la gauche et de l'armée, colonne vertébrale du régime. Il traverse aussi  une dégradation économique et sociale qui amène des émeutes (celles de Casablanca en mars 1965), il mata la tentative d'insurrection du Moyen Atlas. Ce qu'il réussit  de positif,  c'est la marocanisation de 1973 qui conforte la base sociale du régime, la tétanisation de la gauche et de son isolement…Mais, malheureusement une nouvelle guerre avec l'Algérie et puis avec le Polisario  fit tarir  les ressources de l'Etat. Ce qui couronna l'ère agitée du Roi Hassan II, c'est l'alternance gouvernementale et la politique de l'ajustement structurel ( 1983-1993 )  dû pour sauver  l'économie du pays surendetté. Ce fut ensuite la transition de 1999-2.001 qui amena un gouvernement de gauche  avec la mort du Roi Hassan II.
Mohammed VI, qui lui succéda  tente avec sa nouvelle politique réformiste  de désamorcer la contagion islamiste. D'un autre côté, Il est assailli par les partis politiques  pour le partage du pouvoir. Tous ces points parcourent ce livre qui, à mon avis, est superbe, remarquable, riche, retraçant une partie de l'histoire marocaine malgré sa brièveté. C'est un véritable bonheur de lire  ce petit dictionnaire aux multiples interprétations possibles par les historiens marocains, puisqu'il s'agit d'un livre écrit par un Français...
Saluons donc ce livre brillant d'un ex-coopérant  volontaire écrivant l'Histoire de l'Afrique du Nord et qui  est aussi l'auteur de livres comme : « Le Maroc en transition », « La formation des élites marocaines et tunisiennes », « des Nationalistes aux Islamistes 1920-2000 », «  Maghreb , la démocratie impossible… ».


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