Dans un petit village niché au creux des montagnes, un vieil homme s'assit devant un groupe d'enfants éblouis. Ses yeux brillaient d'une sagesse mêlée de souvenirs. « Il fut un temps, » commença-t-il d'une voix douce, « où ces rires d'enfants que nous entendons aujourd'hui étaient parfois étouffés par des toux profondes, des pleurs de fièvre, ou des silences tragiques. Des maladies terribles rodaient, fauchant la jeunesse avant même qu'elle ait goûté à la vie. » Les enfants, captivés, écoutaient tandis qu'il évoquait des noms autrefois synonymes de peur : la poliomyélite, qui paralysait sans pitié ; la rougeole, dont la fièvre et les éruptions emportaient des vies fragiles ; la coqueluche, qui étranglait les souffles innocents ; ou encore la diphtérie, qui enserrait les gorges comme une ombre mortelle. « Mais alors, » poursuivit-il, « les hommes et les femmes de science se levèrent. Ils refusèrent d'accepter que la maladie soit une fatalité. Ils mirent au point des armes invisibles, des gouttes d'espoir : les vaccins. » Il raconta comment ces petites fioles, emplies d'une substance à peine visible, avaient changé le destin du monde. Une simple piqûre, parfois une goutte sur la langue, suffisait pour armer le corps contre des ennemis mortels. Les campagnes de vaccination traversèrent les villages, les montagnes, et les déserts. Des médecins et des infirmiers parcouraient des kilomètres à pied, portant dans leurs sacoches le remède au désespoir. « Aujourd'hui, » dit-il en étendant les bras vers les enfants en bonne santé autour de lui, « nous avons vaincu ces fléaux, ou presque. Vos rires sont la preuve vivante de cette victoire. Vous courez librement parce que des générations avant vous ont cru au pouvoir de la prévention, au miracle de la science. » Un enfant leva la main, les yeux brillants d'espoir. « Mais, grand-père, cela veut-il dire que les maladies ne reviendront jamais ? » Le vieil homme sourit doucement. « Tant que nous garderons cette foi dans la vaccination, tant que les fioles voyageront encore dans des sacs et les seringues continueront de piquer des bras courageux, ces maladies resteront des fantômes du passé. Mais il suffit de relâcher notre vigilance, de douter, pour que ces ombres reviennent. »