Le président américain Barack Obama devait prononcer hier, mercredi, devant le Congrès son premier discours sur l'état de l'Union, lors duquel il va s'employer à reprendre l'initiative après avoir connu un début d'année difficile. M. Obama "considère l'état de l'Union comme le moment où il informe les Américains sur ce qui a été fait et comment nous allons de l'avant", a expliqué mardi le porte-parole de la présidence, Robert Gibbs. Mais cet exercice, prévu à partir de 21H00 (jeudi 02H00 GMT), va être compliqué par la récente érosion de la majorité démocrate au Sénat et alors qu'une fraction grandissante des Américains semble douter de la capacité du président à apporter le "changement" qu'il avait promis pendant sa campagne. Emblématique d'ambitions déçues un an après le retour des démocrates à la Maison Blanche, la réforme de l'assurance maladie voulue par M. Obama se retrouve bloquée au Sénat à la suite de la perte par ses alliés de leur majorité qualifiée. La victoire d'un républicain le 19 janvier lors d'une élection partielle dans le supposé imprenable Massachusetts (nord-est) a enhardi l'opposition et sonné comme un coup de semonce pour les démocrates, dix mois avant le renouvellement de l'ensemble de la Chambre et du tiers du Sénat. Face à des républicains unis dans leur rejet de sa politique et des démocrates divisés, comme l'ont montré les négociations sur la réforme de l'assurance maladie et la fronde contre la reconduction du président de la banque centrale Ben Bernanke, M. Obama a promis de continuer à "se battre" mais pourrait opter pour une politique consensuelle et de petits pas. Le Sénat américain rejette le plan de gel des dépenses Dès lundi, la Maison Blanche a ainsi évoqué une série de mesures destinées à aider la classe moyenne, éprouvée par un chômage de 10% qui ne recule toujours pas. M. Obama espère un effet de levier sur le marché de l'emploi à moindre coût, alors que les finances publiques restent dans un état préoccupant. M. Obama a dit vouloir diviser par deux le déficit d'ici à la fin de son mandat en 2013 et devrait à cet effet annoncer lors de son discours son souhait de geler pendant trois ans environ 15% des dépenses de l'Etat fédéral dans l'espoir de réaliser des économies de 250 milliards de dollars d'ici à 2020. Mais le Sénat américain vient de rejeter mardi le plan soutenu par Barack Obama concernant le gel de certaines dépenses publiques pendant trois ans pour contenir le déficit public en 2010. Le président américain pourrait présenter de nouvelles mesures mais allégées, selon un rapport. Les Républicains ont été rejoints dans leur vote d'opposition par des Démocrates, qui refusent que les retraites et les dépenses de santé de la Sécurité sociale et de Medicare soient revues à la baisse. Face à ce revers au Congrès, Barack Obama doit présenter, lors de son discours sur l'état de l'Union mercredi, un autre plan du même type mais qu'il fera passer par décret, selon les informations communiquées mardi soir par le "New York Times" en ligne, qui ajoute qu'il devrait aussi annoncer des recommandations afin de réduire l'ampleur de la dette publique des Etats-Unis.