Le médecin est appelé plus que jamais à s'impliquer de manière effective dans la réalisation de tests en matière de lutte contre le Sida, notamment dans des régions comme au nord du Royaume où la prévalence est forte, a souligné samedi à Marrakech, Mme Hakima Himmich, présidente de l'Association de Lutte Contre le Sida (ALCS). Dans un entretien accordé à la MAP en marge des travaux des 8ème assises nationales de l'ALCS (15- 17 janvier), Mme Himmich a estimé que c'est parce qu'il n'y a pas assez de cas de Sida au Maroc qu'on a pas suffisamment impliqué les médecins, soulignant la nécessité d'encourager la prescription, dès à présent, de tests. Elle a, dans ce contexte, plaidé en faveur de l'encouragement de la formation des médecins dans ce domaine, tout en insistant sur la nécessité de rendre ce test encore plus accessible. Et d'ajouter qu'au Maroc, à l'instar d'autres pays où le taux de prévalence demeure faible, l'épidémie du Sida a deux vitesses, avec l'existence d'une population générale qui, pour l'instant, n'est pas très touchée et puis des foyers, estimant que «si on arrive pas à agir au sein de ces foyers, dans le sens de la prévention, de l'aide et du soutien, on risque d'assister à partir de ces foyers à une propagation du VIH parmi la population générale». Sur le choix du thème de ces 8ème assises nationales de l'ALCS à savoir «Stigmatisation et discrimination : l'autre épidémie», Mme Himmich a tenu à indiquer qu'il émane de cette difficulté ressentie de subir et de vivre la stigmatisation, notant que celle-ci (stigmatisation) est beaucoup plus éprouvante que le VIH lui-même, lequel a un traitement alors que la première n'en dispose pas. Sur l'importance de ces assises, Mme Himmich a fait savoir que ces rencontres qui se tiennent tous les deux ans, outre le fait qu'elles servent d'une plateforme d'échanges, de connaissances, d'expertises et de nouvelles informations, constituent un moment extrêmement important dans la mesure où il s'agit de la plus grande manifestation de la lutte contre le Sida au Maroc. «Il s'agit bel et bien d'un moment de réflexion, et de partage de prise de décisions pour tous les membres de l'ALCS, mais aussi d'un moment que nous partageons avec tous nos partenaires, les associations marocaines et étrangères actives en matière de lutte contre le Sida, des associations de droits humains, ainsi qu'avec les pouvoirs publics, en l'occurrence le ministère de la santé», a-t-elle dit. Notre ambition, a poursuivi Mme Himmich, est de resserrer encore plus les liens avec les associations des droits humains et que cette lutte contre l'épidémie du Sida et contre la stigmatisation soit inscrite sur leur l'agenda ainsi que sur celui des décideurs politiques. Elle a, dans ce sens, plaidé en faveur d'une implication effective de ces derniers dans les différents efforts menés en matière de lutte contre ce fléau social. «Logique de la stigmatisation, éthique de la déstigmatisation», «lutter contre la stigmatisation, une nécessité pour casser l'épidémie», «stigmatisation et discrimination, un cercle vicieux à l'oeuvre dans la lutte contre le sida», «l'ALCS, deux décennies de lutte contre la stigmatisation et les discriminations», «la lutte contre la stigmatisation et la discrimination dans la stratégie nationale de lutte contre le Sida» et «la stigmatisation, discrimination et droits de l'Homme», sont quelque questions parmi d'autres sur lesquelles portent les débats lors de cette rencontre.