Les travaux de préparation du chantier du tramway et qui consistent en déplacements des canalisations souterraines ont provoqué le courroux des habitants du quartier Belvédère parce que cela s'est accompagné par la coupure des arbres d'alignement du boulevard Ba Hmad. Les responsables des travaux n'ont rien trouvé de mieux que de couper de grandes branches histoire de faciliter les travaux de creusage des machines poclain. En attendant d'arracher complètement ces arbres. Selon les responsables il n'y aurait pas d'autres moyens d'agir. Selon des habitants il faut absolument sauver les arbres. Il s'agit de vieux arbres de l'espèce ficus laevigata qui ont plus de 60 ans et qui font partie du patrimoine très précieux d'une ville très polluée et très pauvre en verdure. Très précieux surtout dans une artère très passante avec gaz d'échappement de véhicules où s'alignent des habitations de tout un quartier qui a en face le mur d'enceinte de la voie ferrée. La même variété de ficus et du même âge qui se trouvait en alignement le long du boulevard Massira Khadra au Maarif, a été déjà été sacrifiée pour être remplacée par des palmiers jugés plus adéquats, plus esthétiques, par les responsables au grand dam de certains habitants qui regrettent la disparition d'anciens arbres non pas par fétichisme mais parce que l'arrachage de grands arbres est toujours regrettable et difficilement justifiable. Il est vrai que le plus grave ce serait d'arracher sans remplacer ou le faire de manière irréfléchie. « Pourquoi ne pas déplacer les arbres au lieu de les massacrer ? » répète-t-on. La verdure c'est le leitmotiv des Casablancais. Pour plus de quatre millions d'habitants, il n'y aurait à Casablanca que quelques 360 hectares en jardins, parcs et plantes d'alignement, le tout disséminé dans une ville tentaculaire étouffée par le béton qui connaît chaque jour que Dieu fait une croissance effrénée. En tout moins de 2 mètres carrés par habitant contre 12 mètres par habitant recommandés par l'Organisation mondiale de la santé. A ce titre 360 hectares c'est une petite goutte dans l'océan, car il faudrait des milliers d'hectares pour espérer amoindrir la faille. Sans compter que le patrimoine existant ne bénéficie pas toujours d'un bon entretien et maintenance malgré les progrès réalisés avec l'externalisation des travaux d'entretiens confiés en gestion délégués à des entreprises privées et coûtant à la ville quelques 22 millions de dirhams par an. En fait on se demande combien les travaux en rapport avec la réalisation du tramway, qui est inévitable, détruiront d'arbres, sachant que bien des artères doivent être élargies. Cela quand on sait par ailleurs que les services chargés de plantation des arbres d'alignement ou autres souffrent de carences multiples qui font que souvent ce qui est supprimé parmi le patrimoine existant n'est que chichement remplacé sans qu'il y ait en plus de réel suivi. Ici on parle surtout des quartiers périphériques donc en retrait. Des budgets pour l'équipement des espaces verts sont alloués notamment pour des plantations de nouveaux arbres (15 millions de dirhams par an) mais les procédures de plantation ne sont pas adéquates. Du moins dans les grands quartiers où les arbres sont mal plantés, mal soignés ou arrachés par actes de vandalisme surtout quand il s'agit de petits plants. Ce qui est grave c'est que ces actions ne bénéficient toujours de suivi. De sorte que les plantations d'alignement anciennes, c'est-à-dire les vieux arbres, demeurent les plus importants. Il est donc normal que les habitants protestent quand on s'en prend à ces arbres dont il faudrait attendre de longues années pour avoir leur feuillage et l'esthétique générale du tronc et des ramifications des branches. Ces arbres qui font partie intégrante de l'identité de la ville. Ne serait-il pas possible de garder les anciens arbres même quand il s'agira d'élargir des boulevards comme le bd Ba Hmad à l'occasion de l'implantation de la voie du tramway. Il faut déplacer les anciens arbres et non les détruire purement et simplement. Le déplacement des arbres nous rappelle l'opération réussie de déplacement des grands palmiers pour l'ornement de la grande entrée de la préfecture de Ain Sebaa à la création de cette dernière. Quand on voit aujourd'hui ces immenses palmiers on n'a pas l'impression qu'ils avaient été transplantés. Pour les espaces verts à Casablanca rappelons qu'une convention avait été signée en 2006 pour l'entretien des jardins, parcs et plantation d'alignement avec un budget de 240 millions de Dirhams alloués par la Direction générale des collectivités locales visant la réalisation de 10 projets qui devraient être fin prêt en cette année 2010. Le projet du parc d'Ain Sebaa, l'un des plus importants doté d'un lac et de nombreuses allées de promenade devait ouvrir ses portes au public déjà en octobre 2009.