Chaque année, la célébration de l'Aïd Al-Adha s'accompagne du même phénomène : l'envahissement des rues par les déchets. Ayoub Krir, Président de l'Association « Oxygène pour l'Environnement et la Santé », analyse l'envers du décor et explique comment transformer cette tradition en une opportunité économique. * Durant la période de l'Aïd Al-Adha, de nombreux déchets ménagers sont déversés dans les quartiers. Est-ce encore le cas cette année ? Malheureusement, c'est une catastrophe qui se reproduit chaque année. De vue, les rues et certaines grandes artères sont envahies par les déchets, issus de l'abattage rituel. Peaux de mouton, cornes, pattes et autres déchets sont jetés à même le sol. Plusieurs bacs à déchets sont débordés durant les jours de célébration de l'Aïd. Certes, Aïd Al-Adha est une grande célébration, et ce, sur plusieurs niveaux, qui interroge l'ensemble des institutions concernées, dont les collectivités territoriales, sur la mauvaise gestion des déchets issus de l'abattage rituel. La responsabilité n'incombe pas aux citoyens, qui ne trouvent pas les bacs à déchets adéquats mobilisés suffisamment. Les sociétés délégataires de collecte des déchets ne font pas correctement leur travail en cette période. Elles n'apportent aucun plus. En effet, la gestion des déchets d'Aïd Al-Adha est différente de celle du reste des jours de l'année. Le nombre des conteneurs à déchets ne répondent pas aux besoins, et les camions de collecte de déchets ménagers ne circulent pas fréquemment. D'ailleurs, les communes ayant chargé ces sociétés ne font pas leur travail d'inspection pour l'application des cahiers des charges. Selon les échos que nous avons reçus, les citoyens n'ont pas reçu de sacs en plastique biodégradables, et ce, dans différentes villes.
* Quelles en sont les conséquences ? Les conséquences sont nombreuses sur le plan environnemental et sanitaire. Aïd Al-Adha coïncide avec la montée de la chaleur. Par conséquent, les déchets sont susceptibles d'exposer les personnels du ramassage ou des centres de tri à des risques d'accident, notamment des accidents d'exposition aux virus et aux microbes. Ces déchets permettent aux animaux, notamment les chiens et les chats errants, de transporter des maladies. Les forêts, transformées en décharges publiques, souffrent en silence, devenant source d'insectes et d'infections. La santé de l'Homme est alors en danger. Il est à rappeler que Aïd Al-Adha constitue une occasion pour s'engager en faveur de l'environnement en adoptant des comportements respectueux de l'environnement et d'éviter certaines pratiques qui portent atteinte à la santé publique et endommagent certaines infrastructures de base.
* Quelles solutions préconise-zvous pour éradiquer ce phénomène ? La solution est facile et à la portée de tous. A commencer par une coordination, en amont, entre les autorités locales, la société civile active dans le domaine de la protection de l'environnement, et les citoyens, autour d'une meilleure gestion environnementale, durable, de cette célébration annuelle. Les camions de collecte de déchets ménagers devraient tenir les citoyens informés de l'heure de collecte des déchets, avec la distribution des sacs plastiques.
* La bonne gestion des déchets est donc un manque à gagner pour l'économie nationale ?
Rien que la valorisation et l'exploitation des peaux de moutons de l'Aïd dans les industries du cuir est une occasion qui permettra un approvisionnement presque gratuit et solennel aux industriels du cuir. Sachant que ces dernières années, avec la disparition des artisans qui traitent les peaux de moutons à domicile, c'est désormais une opportunité pour le secteur. Ce qui sera une occasion de travail occasionnel pour des jeunes en chômage.