L'incendie, qui a couté la vie à cinq Marocains d'une même famille, vendredi à l'aube à Nîmes (Sud), a remis la question de la sécurité-incendie des habitations à l'ordre du jour des débats en France. Selon les témoignages des voisins de la famille Alla, dont cinq membres ont péri dans ce drame et trois autres sont dans un état très grave, «la trappe d'évacuation des fumées était verrouillée et celle d'accès au toit cadenassée», ce qui a rendu difficile toute tentative de secours. De même, il n'y avait aucune alarme incendie, ce genre de dispositif n'étant pas obligatoire, mais une proposition de loi existe depuis un an. Le texte devrait être adopté à la mi-janvier. Pour Damien Meslot, député UMP (majorité) et co-auteur de cette loi, «il est vraiment grand temps d'adopter cette législation pour qu'on en finisse avec ces drames». «Il y a actuellement 800 personnes qui meurent des suites d'incendies en France et 10.000 blessés, et la loi permettrait de diviser ces chiffres par deux», a-t-il affirmé sur les ondes de la radio «RTL». «Dès que la loi sera entrée en vigueur, elle imposera à toutes les habitations l'installation d'un détecteur autonome de fumées avec avertisseur sonore, ce qui permettra d'avertir les habitants», a ajouté M. Meslot. Concernant l'origine de l'incendie de Nîmes, la thèse accidentelle est pour le moment privilégiée par les autorités judiciaires. «Il pourrait s'agir d'un problème électrique situé dans la cuisine», a déclaré le procureur adjoint Gildas Pavy qui s'est rendu sur les lieux vendredi soir, évoquant un chiffon posé sur un four ou une plaque chauffante. Le drame a coûté la vie au père de famille, Abdelkader (55 ans), ainsi que sa mère (74 ans) et ses trois enfants (une fille de 15 ans et deux garçons âgés de 11 et 26 ans). L'épouse du défunt et deux autres garçons (4 et 21 ans) sont hospitalisés dans un état très grave. Selon des sources hospitalières, la mère est toujours en réanimation chirurgicale à l'hôpital Carémeau (Nîmes), tandis que les deux enfants ont été évacués vers l'hôpital Nord à Marseille (Sud-est). Un seul membre de la famille, un jeune de 23 ans, avait été épargné, car il ne se trouvait pas sur les lieux au moment du drame. Les feux avaient ravagé les deux appartements qu'occupaient les victimes au sixième et dernier étage d'un immeuble, logement social au quartier Valdegour à Nîmes. Dix autres habitants de l'immeuble avaient été légèrement blessés, rappelle-t-on.