Les conclusions du CESE sur la situation des NEET n'a pas été du goût du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui, au Parlement, a dit tout le mal qu'il en pensait du rapport du Conseil d'Ahmed Réda Chami, jugé pas du tout convainquant. Le sort de cette catégorie sociale semble devenir une nouvelle pomme de discorde au sommet des institutions constitutionnelles. Détails. Le dernier rapport du Conseil économique social et environnemental sur la situation, jugée inquiétante, des NEETS (personnes qui ne sont ni à l'emploi, ni en éducation, ni en formation), ne semble guère apprécié par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui y voit un rapport "inutile". Il l'a fait savoir publiquement lors de son dernier passage à la Chambre des Conseillers quand il a exposé son bilan de mi-mandat. Devant les conseillers, le patron de l'Exécutif a clairement laissé entendre que le rapport du département, présidé par Ahmed Réda Chami, "n'apporte rien de nouveau".
Circonstance aggravante, ce rapport est d'autant plus malvenu pour le Chef de l'Exécutif qu'il a été publié à un moment qu'il juge inopportun. Les propos d'Akhannouch ont attiré l'attention des observateurs lorsqu'il s'est interrogé sur le timing de ce rapport, publié le jour même de la présentation du bilan gouvernemental. "Je me demande s'il s'agit d'une coïncidence", s'est-il interrogé, ajoutant qu'il accorde, tout même, au CESE le bénéfice des doutes.
Il est clair qu'Aziz Akhannouch était gêné quand il abordait ce rapport dont il minimise l'importance et la pertinence. Selon lui, les conclusions du CESE sur les NEET n'ont aucune plus-value et ne sont pas du tout convaincantes. Il a même pris soin de tacler le Conseil en rappelant que son parti ( RNI) évoque la situation de cette catégorie sociale dans son programme électoral. Pendant son allocution, Akhannouch, la mine crispée, semblait s'adresser aux rédacteurs du rapport directement à travers l'hémicycle. Il a affirmé que le gouvernement a mené une série de réformes à la fois au niveau de l'éducation nationale pour lutter contre la déscolarisation et de l'emploi pour réduire le nombre des NEET du tiers. Akhannouch a également les nouveaux centres de deuxième chance, dont 16 ont été créés ce qui permettra de porter le nombre de bénéficiaires à plus de 80.000 personnes. Ce à quoi s'ajoutent 100.000 jeunes formés annuellement dans le domaine digital et 50.000 jeunes bénéficiaires du programme Forsa".
Rappelons que le CESE a fait état de 4 millions de jeunes qui sont complètement inactifs sans aucun parcours de formation, dont 1,5 million âgés entre 15 et 24 ans. Une bombe à retardement qui menace la paix sociale. Le Conseil a recommandé "une convergence des programmes sectoriels pour réintégrer les jeunes NEET dans le cycle de développement". Une des recommandations que le Chef du gouvernement ne trouve pas convainquant.