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Télégramme
Publié dans L'opinion le 11 - 11 - 2009

« Bus-Stop » est une chanson des années 60 qui a fait son temps, mais qui résonne encore dans les textes des sexagénaires. C'est aussi le leitmotiv qui revient dans les discussions à la wilaya. Si cette dernière, première en ligne dans le nouveau concept du transport en commun, a souhaité que les 400 bus neufs soient importés en une seule fois, d'autres voix pensent que l'approvisionnement devrait se faire principalement auprès des chaînes de montage de Casablanca, qui, on le sait, importent des pièces pour les monter ensuite ici. Seulement, les usines Hispano, Scania, Volvo et Irizar peuvent fabriquer 20 à 30 bus par mois. D'où la nécessité de constituer un parc avec les bus nationaux neufs et les bus d'importation également neufs.
C'est la première fois qu'une conception prévoit des bus neufs et non pas des bus d'occasion, comme on l'a vu à Casa, à Tanger, à Meknès et dans d'autres villes. En attendant, Staréo a racheté 350 bus auprès des opérateurs sortants et n'en exploite que 280 qui ont moins de 3 ans, le temps de recevoir 150 véhicules flambants neufs. A suivre. stop.
Les diplômés chômeurs font partie désormais du paysage urbain.
Chassés de Casablanca où il n'ont pas réussi à squatter le centre de la ville de Sidi Beliout, Chimicolor et Longométal, ils sont revenus à Rabat où ils logent dans les petits hôtels miteux derrière Boste Galiéni – qui n'a pas encore changé de nom. Tout le monde s'est habitué à eux, même les hommes de Laânigri qui les appellent par leurs prénoms en pleine manif. Bientôt, ils figureront dans l'itinéraire du touriste venu de Bavière ou des Houillères, entre le Mausolée Mohammed El Khamis, les ruines du Chellah, les rues de la médina et le Bouregreg et sa marina. C'est enfin bon pour la façade démocratique, des manifestants qui lancent des slogans non loin des Logans stationnées en permanence comme à Valparaiso du temps des heures sombres. Mais ici, cela se fait en douceur sans heurts. stop.
Nous avons relaté le cas de l'avocat qui accepte de défendre des paumés sans demander grand chose. Juste pour la forme. Mais à côté des Oulad Ennass qui travaillent avec des honoraires réglementaires ou avec des tarifs réduits, il y a de drôles d'énergumènes comme cette hajja qui ramène des clients à un avocat de la place qui fait payer cash le double de la plaidoirie ramassée sur la voirie. Bien entendu, il donne un pourcentage à la brave hajja. Il faut bien vivre sur le dos des autres. stop.
Voici le temps des milliards qui font jaser dans les billards. Après les maisons dans la médina, à Bir Kacem ou au Zaffaté, loin des zones ratées, qui ont dépassé largement le milliard, c'est au tour des fermes qui tiennent ferme devant les propositions alléchantes. Dans la région de Béni Mellal, des particuliers ont proposé quatre milliards aux propriétaires d'une ferme qui ont refusé cette offre prête à sacrifier toutes les offrandes. 4 milliards, c'est le budget d'une petite commune qui ne dispose même pas d'un château d'eau qui pourrait conserver les eaux de pluie si précieuses en été. stop.
L'Agence d'aménagement du Bouregreg, qui ne ménage aucun effort pour préparer l'avenir de la région, ne devrait pas se contenter d'exproprier les marginaux qui ont franchi toutes les lignes de Maginot. Bab Rahba, avec cette descente imprenable sur le fleuve qui aurait plu à Renoir, doit être réhabilitée et restaurée selon une conception nouvelle des quais de brume. On voit bien des galeries de peinture, des librairies, des petits restaurants comme à Essaouira où, il n'y a pas longtemps, il n'y avait que des bouis-bouis, des marchands de raïbi et autres taïb-ou-hari. Qui a pensé un jour qu'il y aurait des restaurants dignes de ce nom, des boutiques branchées et des galeries Dagmart que nous jalousent les galeries de Montélimar ? Que les décideurs de l'Agence se déplacent à travers le pays pour s'inspirer des projets bien nourris. stop.
Retour des marabouts qui furent protégés par Lyautey, Juin, Guillaume et autres Résidents qui entraient dans leurs frais généraux. Pendant que l'écrivain, qui écrit toujous pour l'autre – c'est un choix – Tahar Benjelloun radote sur Sidi Ben Acher ou Lalla Chafia, sans pousser la réflexion, son nouveau livre, le Journal, qui soigne sa fonction rénale, va plus loin en évoquant Sidi Bel Abbès qui, lui, au moins, avait le sens du partage. Ce saint de Marrakech nous rappelle que «el mal», l'argent nerf de tous les nerfs, appartient à Dieu et qu'en définitive, il doit être partagé entre les hommes. Philosophie que beaucoup des nôtres ne sont pas prêts de partager, qu'ils soient banquiers, rentiers ou argentiers…. stop.
Yassine Beniaz, le fils de l'humoriste qui a tout essayé - parfois avec brio - sans jeter la pierre à son vieux compagnon expert dans les imbroglios, est un guitariste qui n'a pas cédé au new-derwiche qui n'a pas fait avancer la musique d'un cran. Ce musicien de 27 ans qui a choisi son clan, nous rappelle qu'il y avait des centaines de guitaristes qui jouaient sur une Fender ou sur une Gypson avant que tout ce beau monde, culpabilisé par des musiciens d'avant - garde salués par des révolutionnaires à la noix de coco, ne dépasse ses instruments. Il aura donc fallu plus de 35 ans pour voir une guitare électrique, un orgue Hamond, des saxes et autres cuivres revenir sur scène. stop.
L'associaçion española de actividades sociales de Rabat – prononcez Rabate - y Kénitra, se distingue depuis qu'elle organise à la veille des fêtes traditionnelles des distributions de denrées alimentaires à Yacoub El Mansour, un quartier ensoleillé où, Dieu merci, il n'y a pas d'immeubles collés copie-collée… Avec l'appui de l'Agence de coopération et l'ambassade du pays de notre ancien ami Ortéga qui a laissé de bons souvenirs à RabatRabate ! – comme dirait Saïd Jdiddi, l'école Cervantes organise des cours d'espagnol gratos pour 121 enfants, dont 45 filles. Gracias Segnorita. stop.
L'hôtel Sofitel Jardin des Roses tranche avec l'ancien Hilton que les chauffeurs de taxi n'arrivent pas à enterrer. Le nouveau style en noir et blanc apporte un look incroyable dans cet hôtel qui ressemblait à la grotte d'Ali Baba avec ses fauteuils moelleux placés à la queue leu leu dans le hall de la gare Saint Charles… A l'intérieur, José Gomez, architecte d'intérieur, a apporté une touche clean et actuelle, tandis que Chakor, habitué des grosses commandes, a transformé l'extérieur de l'établissement du Souissi. Comment ont fait les deux hommes pour accoucher d'un tel résultat aussi complémentaire et aussi harmonieux ? A sidi baz… stop.


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