Actuellement se tient au Megamall à Rabat (jusqu'au 14 novembre) une exposition de peinture intitulée « Les Fleurs de l'espoir ». L'intitulé n'est ni pompeux ni trompeur, quand on devine rapidement l'espoir, justement, que portent en elles les deux exposantes. Hiba et Ghita Khamlichi n'ont effectivement que 9 ans et 13 ans respectivement mais déjà une âme et une allure d'artistes peintres indiscutables. A parcourir l'exposition sans avoir une idée de l'âge des deux fillettes, on se croirait inévitablement devant des palettes mûres et exercées. A en croire leur père Abderrafii Khamlichi, ce double talent si précoce ne date même pas d'aujourd'hui, sans oublier que son autre fille, Zineb, affiche elle aussi une grande préposition à la peinture, sauf qu'elle opte pour un autre avenir. Et c'est donc qui a désiré les « balancer » dans cette aventure picturale intéressante, rafraîchissante et plaisante. C'est donc non sans étonnement que l'on découvre tout au long des cimaises du Megamll une série de toiles exécutées avec un telle maîtrise et un sens inouï de la création. Et ce n'est pas une anomalie de voir de grands noms des arts plastiques associés à cette exposition et à ce projet artistique. Pour Abdellatif Zine, Président de l'Association Nationale des Arts Plastiques et qui a accepté sans hésiter de parrainer cette première sortie de Ghita et Hiba, les œuvres de ces deux petites filles sont empreintes d'une maîtrise des couleurs innée, d'un très bon sens de la composition et de la structure picturale ». Notre artiste vétéran leur prédit un avenir prometteur dans l'art. Mohamed Melehi a lui aussi succombé à la précocité des sœurs Khamlichi: «Vous êtes arrivées à un stade de maturité picturale avancé », juge-t-il, mais il ajoute et on le comprend : « Le problème que vous devrez confronter dans les prochaines années c'est comment convaincre les gens que vous êtes vraiment les auteurs de vos œuvres». Mais pour convaincre, il suffira de voir les fillettes à l'œuvre dans leur atelier. Mehdi Qotbi s'exclame devant leurs « très beaux tableaux ! », tout en leur conseillant de continuer à travailler. Tibari Kantour ne cache pas de son côté avoir été agréablement surpris par leur talent pictural. On notera aussi les impressions positives de Lucien Viola, galeriste, de l'Institut of Fine Arts de New York, qui exprime ses émotions devant certaines œuvres, de Lioudmila Akoulitch, professeur des Beaux Arts et architecte, qui leur «souhaite d'être un jour reconnues par tous», de l'artiste Miloudi Nouiga qui dit poétiquement : «Commenter de telles œuvres c'est prendre les forces naturelles pour exprimer une grande joie » et voit dans leur création une « élégance pleine de magnétisme et d'équilibre parfait». Voilà ainsi deux artistes en herbe saluées par leurs aînés et non des moindres. En parallèle de leurs études, Hiba et Ghita sauront comment continuer à travailler et rechercher dans ce sens, car, en effet, le chemin est encore long, bien qu'il s'annonce déjà brillant.