Le séisme, qui a touché le Maroc dans la nuit du 7 au 8 septembre, a déclenché une réaction nationale d'urgence pour secourir les victimes, avec en première ligne le « Fonds 126 », une initiative spéciale lancée par Sa Majesté le Roi. Toutefois, des questions surgissent quant à la réorientation des programmes gouvernementaux existants tels qu'Awrach pour aider les zones sinistrées. Une problématique expliquée par Mehdi Fakir, Economiste et Expert-Comptable. Le Royaume, suite au séisme dévastateur qui a ébranlé son territoire, fait face à une question cruciale : les programmes gouvernementaux actuels devraient-ils être mobilisés pour apporter leur aide aux zones sinistrées?Dans cette perspective, l'Economiste et Expert-Comptable Mehdi Fakir affirme clairement que le « Fonds 126 », ou Fonds spécial de gestion des effets du tremblement de terre au Royaume, se présente comme l'outil privilégié pour faire face à cette crise.
Il rappelle que les programmes gouvernementaux tels que Forsa, Intelaka, ou encore Awrach, ont été conçus pour fonctionner dans des circonstances normales, et non dans des situations exceptionnelles telles qu'un séisme d'une telle ampleur.
Notre interlocuteur souligne que ces programmes, bien qu'importants, sont essentiellement des instruments nationaux destinés à des objectifs spécifiques tels que la promotion de l'emploi et l'accompagnement des jeunes entrepreneurs.
La création du « Fonds 126 » est, quant à elle, une réponse directe à cette situation exceptionnelle, visant à éviter toute perturbation majeure du budget de l'Etat. Ce Fonds peut servir de mécanisme pour la réhabilitation économique en dotant ces programmes existants de ressources supplémentaires, car ils ne sont que des moyens pour atteindre des fins plus larges.
Néanmoins, cette réorientation des programmes gouvernementaux vers les régions touchées par le séisme présente des défis importants. Car ces programmes ont été initialement conçus pour répondre à des besoins spécifiques dans différentes régions et contextes à travers le Maroc, fait-il remarquer. Ainsi, réaffecter ces ressources vers les zones sinistrées pourrait perturber leur fonctionnement initial, mettant en péril leurs objectifs initiaux .
De plus, sur le plan de l'équité et de l'égalité des chances, réorienter ces programmes en faveur des populations sinistrées pourrait créer des inégalités entre les régions touchées par le séisme et celles épargnées par la catastrophe. En effet, de nombreuses catégories de citoyens dépendent de ces programmes sans avoir été directement touchées par le tremblement de terre.
Dans ce contexte, le « Fonds 126 », conçu pour répondre de manière spécifique à cette situation exceptionnelle, « demeure la voie la plus adaptée pour acheminer de manière efficace et ciblée l'aide aux populations sinistrées », explique l'Economiste et Expert-comptable. Au lieu de compromettre d'autres objectifs nationaux, il est préférable de concentrer ces ressources dans le « Fonds 126 », garantissant ainsi une réponse adaptée aux besoins actuels sans enfreindre les principes constitutionnels ni perturber le budget de l'Etat.
Il est à noter que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a pris l'initiative d'ouvrir un compte spécial en collaboration avec le Trésor et Bank Al-Maghrib pour recevoir des contributions volontaires de citoyens, d'organisations privées et publiques nationales et internationales.
La collecte de donations pour le « Fonds 126 » a été impressionnante, avec une contribution totale dépassant les six milliards de dirhams en seulement une semaine. Cette générosité provient à la fois du secteur public et du secteur privé, témoignant de l'engagement collectif en faveur de la reconstruction et de la création d'un avenir meilleur pour les personnes touchées par la catastrophe.
Par ailleurs, le Conseil d'Administration d'Al Mada a également apporté sa contribution en versant un don d'un milliard de dirhams au Fonds spécial, sur proposition de son actionnaire principal, Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
En outre, le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) a également participé en contribuant pour un montant de 850 millions de dirhams, tandis que l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) a annoncé un versement d'un milliard de dirhams. Bank Al-Maghrib et le groupe OCP ont également montré leur engagement en participant à hauteur d'un milliard de dirhams chacun.