La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton aterminé vendredi la visite de trois jours au Pakistan, marquée jeudi par d'amères critiques de la chef de la diplomatie américaine envers l'allié de Washington contre Al-Qaïda. Mme Clinton devait rencontrer des représentantspachtounes.Plusieurs rendez-vous devaient suivre avec la presse, la police et les chefs des groupes parlementaires.La secrétaire d'Etat, arrivée mercredi avec le désir de convaincre les Pakistanais de la fiabilité de leur allié, a vu sa visite éclipsée d'emblée par un attentat massif survenu à Peshawar, au coeur de la zone tribale, quelques heures après son arrivée. Une voiture piégée a tué au moins 105 personnes, rendant inaudible le discours de Mme Clinton sur la nécessité de bâtir une relation bilatérale plus profonde que la seule coopération militaire. Jeudi, lors d'une rencontre avec des éditorialistes à Lahore, Mme Clinton s'est étonnée que les dirigeants d'Al-Qaïda, que l'on dit en partie établis dans les zones tribales du nord-ouest pakistanais, n'aient pas encore été arrêtés. ”Al-Qaïda a trouvé abri au Pakistan depuis 2002. Je trouve difficile à croire que personne dans votre gouvernement ne sache où ils sont, ni ne puisse les arrêter s'il le voulait vraiment”, a-t-elle déclaré.”Le monde a intérêt à ce que l'on capture et tue les gens qui sont les cerveaux de cette entreprise terroriste. Pour autant que l'on sache, ils sont au Pakistan”, a-t-elle ajouté Mais vendredi La secrétaire d'Etat américaine a tempéré ses déclarations fracassantes de la veille accusant le Pakistan de ne pas tout faire pour arrêter les dirigeants d'Al-Qaïda, soulignant “ne pas savoir si quelqu'un sait”. “C'est dans l'intérêt bien compris du Pakistan et le nôtre d'essayer de capturer ou de tuer les dirigeants d'Al-Qaïda, parce que nous pensons que cela serait un coup sévère aux terroristes partout”, a réaffirmé la chef de la diplomatie américaine lors d'un forum avec des femmes journalistes à Islamabad. “J'ai dit que je ne savais pas si quelqu'un savait”, a-t-elle souligné vendredi. “Le Pakistan doit se concentrer sur ceux qui vous attaquent, mais d'après tout ce que nous savons, Al-Qaïda est en relation avec les gens qui attaquent le Pakistan”, a-t-elle poursuivi, admettant aussi que “ce n'était peut-être pas le cas auparavant”. Mais si le Pakistan combat les rebelles dans le Waziristan du Sud, il a conclu des accords avec les combattants du Waziristan du Nord, voisin, engagés aux côtés des talibans afghans, en majorité des pachtounes comme eux, contre les forces internationales en Afghanistan. Aucune armée au monde n'a été capable de vaincre l'ensemble des tribus du Waziristan sur leur propre territoire, où même les soldats pakistanais, majoritairement originaires des plaines du Penjab, sont considérés comme des envahisseurs.“Pour nous, au-delà de Jandola (à la limite du Waziristan du Sud), tous les gens sont des étrangers”, témoigne un habitant.