Un séminaire se tient, cette semaine, réunissant des responsables israéliens, marocains et bahreïnis aux Emirats Arabes Unis (EAU). Il s'inscrit dans le cadre du programme de bourses de l'Institut économique Friedberg sous le thème « Economie, croissance et prospérité ». L'événement se déroule jusqu'au 7 septembre à Abu Dhabi. C'est la deuxième fois que cet événement unique a lieu, et il se déroule à la veille du troisième anniversaire des accords. "Cet événement offre une occasion importante d'examiner les liens économiques qui unissent Israël, le Golfe, le Maroc et d'autres pays ", ont indiqué des médias israéliens. Bob Borens, directeur de l'Institut économique Friedberg (FEI), a indiqué que l'institut a été fondé en 2013 "pour fournir une plateforme permettant d'accompagner les Israéliens sur la nature et les avantages de la liberté économique", ajoutant que "c'est important parce que les données montrent que les pays qui suivent ces principes ont les meilleurs résultats économiques, notamment la croissance la plus élevée, les revenus les plus élevés". L'indice Fraser de la liberté économique dans le monde mesure cinq éléments permettant aux pays de démontrer s'ils se sont améliorés, ou non, dans le domaine de la liberté économique. Selon M. Borens, "Israël s'est considérablement amélioré au fil des ans et je pense que c'est l'une des principales raisons de l'amélioration spectaculaire des résultats économiques. Israël se classait au 95ème rang mondial en 1980 et se classe aujourd'hui au 49ème rang". L'institut FEI organise des séminaires sur la liberté économique depuis une dizaine d'années, qui s'adressent principalement aux étudiants des universités israéliennes. "Après la signature des accords d'Abraham, nous avons décidé d'ajouter un autre séminaire réunissant des étudiants universitaires des pays signataires des accords pour qu'ils s'informent sur la liberté économique", note M. Borens. Le premier a eu lieu en 2022 et a rassemblé des étudiants des Emirats Arabes Unis, du Maroc et de Bahreïn, qui sont venus en Israël pour le séminaire. Le premier séminaire a été un grand succès, selon M. Borens. "Nous avons réussi à faire passer notre message et il s'est avéré qu'il y a eu un grand dividende culturel. Les étudiants arabes et israéliens ont noué des liens et des amitiés. De plus, tous les étudiants arabes m'ont dit à quel point ils avaient trouvé Israël différent de ce qu'ils pensaient et attendaient. Ils ont tous été agréablement surpris et ont tous dit qu'ils avaient hâte d'y revenir".
Liberté économique dans les pays signataires des accords d'Abraham M. Borens est convaincu de l'importance de la liberté économique dans les pays signataires des accords d'Abraham. "Ce sont des principes qui sont également pertinents dans tous les pays, indépendamment des systèmes politiques, de la religion ou de la culture". Il souhaite que le programme mette en évidence la manière dont la liberté économique peut servir de dénominateur commun et d'intérêt pour tous les pays signataires des accords. Cela signifie qu'à l'avenir, le séminaire se tiendra chaque année dans l'un des pays signataire des Accords d'Abraham. Le séminaire de cette semaine réunit des experts de plusieurs institutions telles que l'Institut Hoover de Stanford, Dartmouth, l'Université nationale de Singapour et l'Université George Mason. "Nous avons également une belle brochette d'intervenants locaux, dont Omar Ghobash, conseiller du ministre des Affaires étrangères des Emirats Arabes Unis et ambassadeur des Emirats Arabes Unis au Vatican, l'ambassadeur d'Israël aux Emirats Arabes Unis Amir Hayek, Sabah al Binali, président exécutif de Our Crowd Arabia, et l'experte en innovation Yifat Turbiner", note M. Borens. M. Borens déclare que "le monde d'aujourd'hui n'est pas en bon état et je pense qu'il est important d'enseigner cette matière sur la liberté économique aux futurs dirigeants des pays signataires des Accords d'Abraham". Les deux centres de pouvoir économique dans le monde - les Etats-Unis à l'Ouest et la Chine à l'Est - sont en train de s'effondrer parce qu'ils se sont éloignés de ces principes de liberté économique. Le monde en mutation connaît de véritables transitions en termes de grandes tendances. La croissance de la Chine ralentit, tout comme celle des Etats-Unis. Les Etats-Unis sont également "noyés dans la dette", déclare M. Borens. En conclusion, le séminaire d'Abou Dhabi peut mettre en lumière la liberté économique. "Les principes éternels du droit qui protègent la propriété et la vie, et le maintien d'un système juridique pour trancher les litiges correspondent bien à un dénominateur commun entre les nations qui sont les descendants d'Abraham.
3 questions à Einat Levi : « Les perspectives de croissance économique dans la région MENA sont limitées par le manque d'intégration et de coopération régionales » Comme il s'agit de la deuxième édition de ce séminaire, peut-on avoir une idée sur ce groupement économique et ses aspirations en termes d'instauration de la paix dans la région ?
Le séminaire FEI est un bon exemple d'une ONG qui crée un espace commun de collaboration dans le domaine universitaire, favorise l'exploration des possibilités de croissance économique et de prospérité, mobilise les jeunes de la région et les encourage à devenir des leaders dans ce domaine et donc aide à l'instauration de la paix.
Comment le Maroc pourrait en tirer profit économiquement ?
En participant au séminaire, le Maroc peut améliorer sa compréhension de l'évolution des affaires économiques régionales, ainsi que des différents agendas et mentalités des autres pays impliqués, ce qui lui permet d'ajuster son approche stratégique et de la maintenir à jour. Cela peut également permettre au Maroc d'exprimer son propre point de vue dans ces forums sur des questions pertinentes, et à travers cet engagement de promouvoir la visibilité de son offre unique et de sa valeur ajoutée - tels que ses secteurs économiques en croissance, sa capacité à servir de plaque tournante pour l'Afrique, son capital humain bien développé, et d'autres avantages tels que la stabilité, la connectivité bien développée et l'ouverture à d'autres.
Quelles sont les perspectives économiques générales qu'offrent les Accords d'Abraham ?
Les perspectives de croissance économique dans la région MENA ont été généralement limitées par le manque d'intégration et de coopération régionales. Promouvoir la collaboration dans notre région n'a pas toujours été la première priorité de toutes les grandes puissances impliquées. Les Accords d'Abraham ne doivent pas être considérés comme la solution finale, mais comme une tendance qui a créé un nouvel élan pour la montée en puissance d'un nouveau régime économique régional, qui peut permettre à notre région d'unir ses efforts et de coopérer pour relever les défis locaux et mondiaux grâce à des pratiques mieux adaptées à notre culture et à notre patrimoine régionaux uniques. Si nous parvenons à nous concentrer sur ce point, nous pourrons découvrir ce dont notre région est réellement capable. Nos étudiants et nos jeunes dirigeants, comme ceux qui ont participé au séminaire, devraient et peuvent jouer un rôle important dans la création et la réalisation de cette réalité.