«Ces discussions ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles», a-t-elle déclaré à la presse par téléphone. Victoria Nuland, numéro deux de la diplomatie américaine par intérim, a indiqué lundi, avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d'état-major de l'armée du Niger, et d'autres responsables, mais n'avoir pu s'entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum. Rapportant des discussions «extrêmement franches et par moment assez difficiles», celle-ci dit avoir proposé «de nombreuses options» pour mettre fin au coup d'Etat, ainsi que les «bons offices» des Etats-Unis «s'il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l'ordre constitutionnel». Mais elle ne se fait pas d'illusions quant à une recevabilité de son offre par les putschistes. «Je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit», a-t-elle pris soin de préciser. La responsable américaine a par ailleurs précisé que le général Barmou était bien au fait de la coopération existant entre le Niger et les Etats-Unis, en raison de son engagement passé dans les forces spéciales.
Les militaires veulent rencontrer la délégation de la Cédéao
De son côté, «la junte a demandé à la délégation de la Cédéao de revenir» d'ici le 8 août au Niger, a déclaré à TV5 Monde le Premier ministre nigérien déchu Ouhoumoudou Mahamadou. Cette délégation, arrivée la semaine précédente à Niamey, était repartie quelques heures plus tard sans avoir pu rencontrer ni le général Tiani ni le président Bazoum. Plusieurs voix africaines ont rejeté ces derniers jours l'option militaire. Une intervention militaire pourrait être «une catastrophe», a prévenu le 7 août à Bamako le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop. Certains pays occidentaux, comme l'Allemagne et l'Italie, ont aussi plaidé pour une solution diplomatique. Une délégation conjointe Mali-Burkina Faso a été envoyée à Niamey en soutien aux militaires nigériens. «Nous avons réitéré la décision des présidents [malien Assimi] Goïta et [burkinabè Ibrahim] Traoré de participer pleinement aux opérations de légitime défense aux côtés des forces de défense et de sécurité nigériennes», a affirmé le porte-parole du gouvernement malien Abdoulaye Maïga. Le Burkina Faso et le Mali, voisins du Niger eux aussi gouvernés par des militaires et confrontés à la violence des groupes djihadistes, ont souligné ces derniers jours qu'une intervention armée serait «une déclaration de guerre» à leurs deux pays. Les militaires ont annoncé le 7 août au soir la nomination d'un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, ancien ministre des Finances du président Mamadou Tandja, et celle d'Habibou Assoumane, nouveau commandant de la garde présidentielle.