Depuis le 15 juillet, les partis politiques centrafricains battent campagne pour le référendum constitutionnel prévu pour le 30 du mois courant. Elle prendra fin dans la nuit du vendredi 28 juillet à minuit. Tout le pays est mobilisé pur ce scrutin eu égard à son enjeu dans un contexte où la RCA lutte âprement contre les rebelles armés qui s'attaquent aux paisibles populations. Convoqué par le Président de la RCA, Faustin-Archange, ce référendum a pour objectif l'adoption d'une nouvelle Constitution. Contrairement à ce que prédisaient les opposants et les ONG de défense des droits de l'Homme, aucun incident majeur n'est venu, jusqu'à présent, émailler la campagne. A ce sujet, on peut dire que l'appel du Président a été entendu quand il lançait la campagne, le 15 juillet 2023, en ces termes : « aujourd'hui, je veux lancer un appel aux fils et aux filles du pays. Le vote référendaire vous donne l'occasion de décider d'un avenir meilleur pour le pays. Ne laissez pas passer cette opportunité de créer une nouvelle république à travers la constitution ». En outre, malgré le désengagement de l'ONU et des bailleurs internationaux, l'Autorité nationale des élections (ANE) a pu trouver le financement nécessaire, dont le coût de l'organisation du référendum est ainsi estimé à 3,5 milliards de Franc CFA (environ 5 millions d'euros), et ceci à travers le budget de l'Etat. Une action qui montre la détermination du gouvernement à aller de l'avant dans la refondation du pays.
Indépendance et souveraineté Les nouveautés ne manquent pas dans le futur projet. De l'avis des constitutionnalistes centrafricains, d'ailleurs, « la Constitution du 30 mars 2016 était devenue caduque car elle ne reflète plus les réalités socio-économique et socio-politique du pays parce qu'elle est tout sauf la loi fondamentale des Centrafricains ». Dans cette optique, le Président n'a pas manqué d'indiquer que le projet de la nouvelle constitution prévoit la mise en place d'une gouvernance vertueuse, la consécration de l'indépendance et de la souveraineté du pays, la consolidation du pluralisme politique, le renforcement des droits humains et des libertés fondamentales, la mise en place effective et l'accélération de la décentralisation. La nouvelle Constitution prévoit également l'institution d'un vice-président de la République, un régime particulier de force majeure, la création d'une chambre de chefferie traditionnelle, la facilitation de l'accès des jeunes aux fonctions politiques et la parité. S'agissant de la double nationalité, le président Touadéra soutient que la limitation de la présidence aux citoyens possédant uniquement la nationalité centrafricaine vise à préserver l'indépendance du pays et à éviter tout conflit d'intérêt. Il a précisé que les citoyens centrafricains possédant la double nationalité pourraient renoncer à leur autre nationalité selon les lois en vigueur. Le projet de constitution aborde la question de la Cour Constitutionnelle. Il propose sa réforme pour remplacer l'institution par un conseil constitutionnel aux missions bien définies. Par ailleurs, la RCA dispose de nombreuses ressources naturelles, notamment l'uranium, l'or, les diamants, le bois, le pétrole etc.