Plusieurs responsables, élus et représentants des autorités locales ont insisté sur l'impératif de mettre en place un cadre juridique, destiné à faciliter l'intervention des pouvoirs publics en matière de traitement de l'habitat menaçant ruine à Fès. C'est ainsi qu'il a été procédé lundi à Fès, au terme d'une réunion de travail, consacrée au suivi du programme de relogement et de réhabilitation de l'habitat menaçant ruine dans la ville, à la création d'une commission locale chargée d'élaborer un texte juridique devant permettre aux opérateurs dans ce domaine de dépasser les contraintes qui entravent le traitement de ce phénomène marqué par un habitat aussi dense et ancestral, à l'intérieur du tissu ancien (Médina et Fès Jdid, Jnanates). Dans cet ordre d'idées, le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, M. Taoufiq Hjira a indiqué que des progrès tangibles ont été réalisés dans le cadre de la mise en œuvre du programme de relogement et de réhabilitation de l'habitat menaçant ruine à Fès, présenté devant SM le Roi Mohammed VI à la fin de 2004, notant toutefois que la mise en application de ce programme se heurte à un vide juridique. Et le ministre de préciser : "nous nous sommes engagés à résoudre cette question juridique dans un cadre de coordination entre tous les départements ministériels, à condition que les propositions reflètent la pratique, les dysfonctionnements et les problèmes enregistrés localement ". Dans une déclaration à la MAP, M. Hjira a relevé que le traitement de l'habitat menaçant ruine fait partie des dossiers les plus complexes, eu égard aux difficultés que posent le recensement des habitants, l'accès aux bâtisses concernées, le manque de référentiel juridique pour les travaux de restauration, le problème du financement, ce qui requiert l'adoption d'un cadre devant assurer aux interventions des autorités la protection juridique nécessaire. Au cours de cette réunion, qui s'est déroulée en présence du secrétaire d'Etat chargé du développement de l'espace, M. Abdeslam Mesbahi, du wali de la région Fès-Boulemane, M. Mohamed Rharrabi, du président du Conseil de la ville de Fès, M. Hamid Chabat et d'autres opérateurs, le ministre s'est engagé à poursuivre son action pour la mobilisation des moyens financiers et institutionnels aux plans central et local en vue d'accompagner ce phénomène à caractère dynamique. Le phénomène de l'habitat menaçant ruine à Fès concerne près de 9000 bâtisses dont 4000 dans le tissu ancien, Médina et Fès Jdid et le reste dans le tissu d'habitat sous équipé de la zone Nord et Jnanates. Le coût global du programme est de 564,35 MDH dont 302,59 MDH comme subvention de l'Etat et le reste, pris en charge par la Commune et les bénéficiaires. Les travaux accomplis jusqu'à présent concernent l'étaiement de 1316 bâtisses, le confortement de 100 constructions et l'évacuation de 13 ruines. Pour ce qui est de l'aide à la réhabilitation, elle a concerné 137 bâtisses dans le tissu ancien. S'agissant de l'habitat non réglementaire au niveau de la zone nord et Jnanates, les interventions directes ont porté sur le confortement de 212 bâtisses et les aménagements extérieurs pour près de 9000 ménages. En ce qui concerne le relogement social, 862 ménages ont en jusqu'à présent bénéficié, 417 issus du tissu ancien et 385 des quartiers sous équipés. A noter qu'un programme similaire de lutte contre l'habitat menaçant ruine, lancé la semaine dernière dans la province de Moulay Yacoub, concerne 120 bâtisses identifiées au niveau de la municipalité.