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L'attaque du QG de l'armée signe le retour en force des talibans Pakistan : Clinton dit avoir confiance dans le contrôle d'Islamabad sur ses armes nucléaires
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé dimanche que Washington avait confiance dans le contrôle du Pakistan sur ses armes nucléaires, malgré une attaque audacieuse des talibans la veille contre l'armée. ”Nous avons confiance” dans le gouvernement pakistanais pour garder le contrôle sur ses installations nucléaires, a déclaré la responsable au cours d'une conférence de presse à Londres après une rencontre avec son homologue britannique David Miliband.”Nous ne voyons pas de preuve que (les militants islamistes) vont prendre le pouvoir”, a-t-elle souligné en commentant la recrudescence des attaques des talibans au Pakistan.Une attaque, lancée samedi par les talibans sur le quartier général de l'armée pakistanaise près d'Islamabad, suivie d'une prise d'otages, a pris fin dimanche sur un bilan très lourd: huit militaires, trois otages et huit assaillants ont été tués. Retour en force des talibans L'attaque audacieuse contre le QG de l'armée pakistanaise montre que la menace des talibans, capables de frapper au coeur même du dispositif le plus sécurisé de la seule puissance nucléaire avérée du monde musulman, est loin d'être étouffée, estiment des analystes. L'attaque, lancée samedi par les talibans, du quartier général de l'armée pakistanaise à Rawalpindi, près d'Islamabad, suivie d'une prise d'otages, a pris fin dimanche sur un bilan très lourd:h8 militaires, 3 otages et 8 assaillants ont été tués. Cette attaque “est très embarrassante pour les forces armées”, juge le Gal Saad Mohammad Khan, ex-attaché militaire pakistanais à Kaboul. “Cela va accentuer le climat d'insécurité et de découragement. Les gens vont penser que même ceux chargés d'assurer la sécurité sont vulnérables et soumis à l'insécurité”, ajoute-t-il. Pour les analystes, l'armée, qui avait annoncé en juillet avoir repris totalement le contrôle de la vallée de Swat, jusque là aux mains des talibans, n'est pas allée assez loin. Alors que près de 2.200 talibans ont été tués dans la région, le ministre de l'Intérieur Rehman Malikavait avait pourtant assuré avoir “brisé l'échine” des talibans.Au lieu de poursuivre sa marche en avant et de lancer un assaut dans les zones tribales du nord-ouest, repaires des combattants islamistes, l'armée a donné aux talibans, affaiblis par la mort de Baïtullah Mehsud, chef du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), tué le 5 août dans un tir de missiles américains, le temps de se regrouper et de revenir en force. “L'idée que les récentes opérations militaires ont affaibli les talibans a été battue en brèche. Ils sont de retour, avec beaucoup de précision”, estime Hasan Askari, spécialiste des questions de défense. Dès samedi, l'armée a dénoncé une attaque du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), qui a fait allégeance à Al-Qaïda et combat Islamabad pour son alliance avec Washington dans sa “guerre contre le terrorisme”.Ce groupe, qui a pour fief les zones tribales du nord-ouest frontalières avec l'Afghanistan, a d'ailleurs revendiqué l'attaque, selon plusieurs chaînes de télévision. Son nouveau chef, Hakimullah Mehsud, a juré de multiplier les attaques contre “l'Amérique et le Pakistan” pour venger la mort de son prédécesseur Baïtullah Mehsud. Selon Askari, “il faut s'attendre à d'autres attaques similaires (à celle de samedi, ndlr) car les talibans veulent détourner l'attention de l'armée des zones tribales. Ils vont tout tenter pour viser d'importantes installations”.Depuis juillet 2007, près de 2.200 personnes à travers le Pakistan ont été tuées dans une vague d'attentats. Les attentats se poursuivent en dépit des multiples offensives lancées par l'armée dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, sous la pression de Washington. Pour le politologue A.H. Nayyar, expert en questions de sécurité, le gouvernement doit aussi se soucier de l'influence grandissante d'Al-Qaïda et d'autres groupes islamistes qui semblent prospérer dans les zones tribales.“Cela montre de nouveau à l'armée qu'il s'agit d'une guerre totale. L'armée doit renoncer à l'idée d'actions limitées contre les talibans et leurs alliés”, estime-t-il.