C'est vraiment du jamais vu. D'abord on vous remet le rapport 2009 sur le développement humain, où il est indiqué que votre pays est classé 130ème sur 182 pays. Ensuite, on vous dit que les indicateurs utilisés pour mesurer le développement humain en question sont caducs, les critères ne sont pas les meilleurs, ne permettent pas de cerner complètement la réalité, ne sont plus adaptables, que l'on réfléchit sur les moyens de revoir ces critères, en coordination avec les pays recensés, que l'on doit introduire certains critères nouveaux, en supprimer d'autres qui ne sont plus de mise. Bref, que l'on doit tout revoir de fond en comble et se donner comme objectif de mettre en place une méthode mieux assortie avec le boom enregistré, depuis 20 ans (date d'élaboration des critères toujours en cours), dans le monde du progrès. Mais, en attendant, on ne vous dit pas ce que vous devez faire avec le rapport 2009 élaboré à coup de millions de devises, toutes confondues. Le jeter et l'oublier tout simplement... Cela s'est passé à la Villa des Arts à Rabat, le jeudi après-midi, lors d'un point de presse organisé par le PNUD. Allez-y comprendre quelque chose ! Moralité: le PNUD va devoir développer ses propres approches avant de juger du développement des Etats. Cependant, le thème retenu par le PNUD dans son rapport sur l'IDH 2009 étant: «Lever les barrières: mobilité et développement humain», est une véritable plaidoirie en faveur de la migration, perçue comme facteur de développement pour l'humanité entière. Une mobilité nécessaire Ce rapport soutient que les migrants stimulent l'économie, et ce, à un coût réduit voire nul pour la région d'accueil. En effet, leur présence peut avoir de nombreuses vertus. Au fur et à mesure qu'ils parviennent à acquérir une meilleure maîtrise de la langue ainsi que d'autres compétences nécessaires pour grimper sur l'échelle des salaires, beaucoup de migrants s'intègrent relativement facilement. Ils apportent alors la preuve que les craintes concernant leur impossible intégration sont tout aussi infondées aujourd'hui qu'hier. “Dans les pays d'origine, la migration a pour effet d'augmenter les revenus et de stimuler la consommation ainsi que d'améliorer l'éducation et la santé. Son impact se fait également sentir plus largement au niveau culturel et social. La migration apporte généralement divers bénéfices, dont la forme la plus directe est l'argent envoyé à la famille proche. L'incidence positive de ces transferts est diffusée plus largement lorsqu'ils sont dépensés, générant des emplois pour les travailleurs locaux, tandis que les comportements peuvent évoluer en réponse aux idées venues de l'étranger. Les femmes, en particulier, trouvent ainsi l'occasion de se libérer des rôles traditionnels qui leur sont dévolus”. Extrait du rapport IDH 2009