Sous l'obligation de quitter le territoire français, Abdel Zahiri, 44 ans, d'origine marocaine, ancien porte-parole du collectif Vaucluse-Palestine, a été expulsé mardi 14 juin vers le Maroc, rapporte le journal le Dauphiné Libéré. Condamné à maintes reprises pour antisémitisme et négationnisme, l'ancien engagé dans le mouvement des « Gilet jaune », a interviewé plusieurs personnalités soutenant des théories complotistes ou subversives, d'où son placement pendant plusieurs semaines sous contrôle judiciaire.
Marié et père de deux enfants, Abdel Zahiri était le fondateur du groupuscule complotiste « RED Family », devenu par la suite « Les Alerteurs », connu pour son discours antisémite et homophobe. Or, l'association a été dissoute en Conseil des ministres en février dernier pour faire le prône de « l'islam radical », sur proposition du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Selon le décret de dissolution, l'association a été accusée de « véhiculer une idéologie antirépublicaine et radicale invitant à la révolte et à la violence en laissant entendre que le coup d'Etat serait un mode d'action à privilégier face au gouvernement français » et de diffuser des thèses complotistes. Il est reproché aussi aux « Alerteurs » de « minimiser » et de « justifier » les attentats qui ont frappé la France.
Zahiri a été condamné ainsi à la prison ferme pour menace envers un policier, et été poursuivi pour «apologie du terrorisme, provocation à la discrimination en raison de l'appartenance vraie ou supposée d'une personne à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée et outrage à agent dépositaire de l'autorité publique».
Le ministre français de l'Intérieur s'est félicité sur son compte Twitter de l'expulsion d'Abdel Zahiri. «Conformément à mes instructions, M. ZAHIRI, qui avait notamment été condamné pour violences et outrages, qui prônait des thèses antisémites et légitimait des actes terroristes, a été expulsé», a-t-il écrit sur le réseau social.
Conformément à mes instructions, M. ZAHIRI, qui avait notamment été condamné pour violences et outrages, qui prônait des thèses antisémites et légitimait des actes terroristes, a été expulsé. Merci aux services @Interieur_Gouv pour leur mobilisation.https://t.co/2n01G1zDx9 — Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 15, 2023
Le 12 juin, Abdel Zahiri a été conduit au centre de rétention administrative de Nîmes. Le 14 juin, il a été refoulé dans un avion à destination de Casablanca après la délivrance de son laissez-passer par les autorités marocaines. « C'est comme une peine de mort pour lui. Il n'a pas de famille là-bas », indique son avocat, qui aspire à obtenir une décision autorisant la présence de son client sur le territoire français, comme rapporté par le quotidien le Dauphiné Libéré.