Ron De Santis, gouverneur de Floride et candidat républicain à l'élection présidentielle de 2024, est accusé par le gouverneur de Californie, d'« enlèvement » pour avoir volontairement déplacé des migrants de son Etat vers d'autres Etats américains. Mardi 6 juin, les autorités de Floride ont été contraintes de confirmer les accusations venues de Californie, où deux groupes de migrants sont arrivés par jet privé la semaine dernière et lundi 5 juin. Mais si le service de gestion des urgences de Floride a admis avoir organisé cet envoi de migrants par avion depuis le Texas jusqu'en Californie, il indique que les personnes déplacées ont participé à ce voyage de façon « volontaire », dans un communiqué. L'entreprise engagée pour transporter les migrants les a confiés à l'association philanthropique Catholic Charities, ont précisé les responsables de Floride qui ont joint à leur communiqué une vidéo dans laquelle on peut voir des personnes sourire, lire des documents stylo en main, et assurer avoir été bien traitées. Une situation ubuesque que l'on doit principalement à Ron De Santis, l'un des principaux rivaux de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche chez les Républicains. Il avait notamment revendiqué en septembre dernier le transfert de 48 migrants par avion depuis le Texas vers l'île de Martha's Vineyard, lieu de villégiature prisée de la haute société américaine situé dans le Massachusetts. Ron DeSantis a par la suite promulgué en février 2023 une loi autorisant son administration à transférer des migrants en situation illégale vers un autre Etat, même si ces derniers vivent en dehors de l'Etat de Floride.
Accusation d'« enlèvement »`
Le premier groupe de migrants, originaires de Colombie et du Venezuela, est arrivé vendredi à Sacramento, capitale californienne, et le deuxième groupe, venant principalement du Venezuela, a atterri lundi, selon les détails de la presse américaine. Lundi, après l'arrivée du deuxième groupe de migrants, Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie avait fait savoir son indignation face à cette pratique, et avait alors menacé Ron DeSantis de poursuites judiciaires pour « enlèvement ». « Ron DeSantis, petit homme pathétique », avait-il tweeté. « Ici, ce n'est pas Martha's Vineyard. Une inculpation pour enlèvement ? », a-t-il ajouté, avec une capture écran citant un extrait d'article de loi de l'Etat de Californie au sujet des enlèvements. « Pour les maires progressistes d'El Paso (Texas) et Denver (Colorado), la relocalisation de ceux qui franchissent illégalement la frontière des Etats-Unis n'a rien de nouveau. Mais, lorsque la Floride envoie des migrants illégaux dans une ville sanctuaire, on l'accuse à tort de détention et d'enlèvement », a tenu à faire valoir le service de gestion des urgences de Floride. Le procureur général de Californie, Rob Bonta, avait annoncé samedi l'ouverture prochaine d'une enquête sur cette arrivée de migrants. Il avait d'ailleurs précisé que ces personnes possédaient des papiers « censés venir du gouvernement de Floride ». « Nous étudions la possibilité d'engager une action en justice au pénal ou au civil contre ceux qui ont transporté ou organisé le transport de ces migrants vulnérables », a-t-il ajouté.