Fraîchement arrivé en équipe nationale, El Assri n'en reste pas moins l'homme qui crée le plus d'ambiance au sein de son groupe. Toujours rigolard avec son parlé de beur, il met tous ses copins à l'aise. Il les motive avant le combat, les console, les encourage en cas de défaite. Il est disponible à tout moment tant avec ses amis et la presse qu'avec tous ceux qui l'approchait . C'est le chouchou de l'équipe de France où il ne compte que de bons copains. A chaque fois qu'il rentre sur le tatamis c'est des : « Allez Momo, on est avec toi, verrouille, pas derrière, pas derrière… Les Tricolores le soutiennent à fond comme s'il était un des leurs, comme s'il combattait sous leurs couleurs. Après chaque victoire, ils viennent tous filles et garçons pour le féliciter : « Bravo Momo, t'as été comme ça (le pouce, levé), continues, tu vas l'avoir ta médaille en or… » Même le staff technique français y va de ses encouragements et de son soutien. Batti en bel athlète avec une bouille de guerrier au visage barbu, El Assri est aussi émotif qu'un enfant. Quand il a gagné sa finale, il a éclaté en sanglots, les larmes coulent à flot sur ses joues, de joie et de bonheur. «C'est le plus beau jour de ma vie, non parce que j'ai gagné, mais parce que j'ai gagné pour mon pays. Je suis fier d'offrir cette victoire et cette médaille d'or à mes compatriotes là-bas dans le pays… » Patriote jusque dans ses tripes, Momo, lui pourtant qui a grandi en France, qui combat pour une association de judo parisienne. Ce Tazi d'origine (Oued Amlil) : « Mon père est tazi, il est décédé, ma mère est un peu fassie (rires) », nous racontait-il , âgé de 31 ans, mariée et père de 4 fillettes, en ajoutant : « Je fais comme au pays, une famille nombreuse t'as plus d'amour, autour de toi et j'adore les enfants ». Pourtant ce pur combattant ne bénéficie d'aucune bourse marocaine cependant en lui a promis (ce président de la FRMJ ainsi que M. Ben Abdenbi du CNOM) de palier à ce problème. Tout heureux, c'est avec beaucoup d'espoir que Momo a quitté hier Beyrouth pour Paris où jeudi l'attend un examen de BET (Brevet d'entraîneur) 2ème degrés. Car en aucun cas El Assri ne veut quitter le monde du tatamis. «C'est là où je me retrouve, c‘est ma vie, mon vêtement c'est le kimono et la ceinture… » Un phénomène, un spécimen que seul le sport peut créer de temps à autre. Bonne chance Momo on t'aime bien.