Les combats se poursuivaient mardi dans le nord du Yémen entre les rebelles et l'armée, qui doit également faire face aux séparatistes dans le sud où des affrontements ont eu lieu, illustrant la précarité de la situation dans ce pays. Dans le nord du pays en proie à une rébellion des zaïdites chiites, l'armée a employé l'artillerie dans la province de Harf Soufyane et dans la banlieue nord de Saada (240 km au nord de Sanaa), selon des sources militaires sur le terrain.Un responsable militaire cité par l'agence officielle Saba a affirmé que 29 rebelles avaient été tués lundi dans des accrochages, parmi lesquels des chefs de la rébellion, dont Abdallah Ali al-Qallat. Il n'a pas précisé d'éventuelles pertes dans les rangs des militaires. La zone des combats est inaccessible aux journalistes.En outre, 127 rebelles ont été arrêtés dans la province de Saada, fief de la rébellion, et 44 d'entre eux ont été déjà déférés devant le parquet pour “meurtres et agressions contre les forces” gouvernementales, selon l'agence.Le Pt Ali Abdallah Saleh a présidé lundi soir une réunion du conseil national de défense au cours de laquelle le ministre de la Défense a présenté un rapport sur le déroulement des opérations militaires visant à “étouffer la rébellion”, selon l'agence Saba.Les combats font rage depuis le 11 août, date à laquelle l'armée a lancé son offensive “Terre brûlée” contre les zaïdites, une branche du chiisme.Plusieurs centaines de personnes ont été tuées et quelque 55.000 autres déplacées dans le nord du Yémen depuis cette date.Le pouvoir accuse les rebelles d'être soutenus par des groupes en Iran, ce qu'ils démentent. Parallèlement, un accrochage a opposé lundi dans la province sudiste d'Abyane les forces de sécurité à des séparatistes armés, selon des sources de sécurité locales.Une femme a été blessée dans cet accrochage, le premier annoncé dans le sud du Yémen depuis la mort, le 23 août, d'un manifestant tué par la police qui dispersait une manifestation contre les coupures d'eau à Aden, la grande ville du sud.Selon des sources locales, les affrontements à l'arme automatique à Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane, ont opposé les forces de sécurité à des partisans de Tarek al-Fadhli, ancien jihadiste qui s'est rallié à la cause des séparatistes sudistes.Selon un porte-parole des services de sécurité cité par l'agence Saba, “des éléments criminels recherchés ont ouvert le feu contre les forces de sécurité” à Zinjibar, “où ils avaient multiplié les attaques contre la police, des commerces et des établissements publics”. Il a fait état de l'arrestation de “certains” assaillants parmi “plus de 30 hors-la-loi” recherchés.Les autorités exigent de Fadhli, fils de l'ancien sultan d'Abyane du temps de la domination britannique, de se rendre ou de quitter le pays, selon ses proches.Le sud est en ébullition depuis plusieurs mois sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants estimant être victimes de discriminations de la part des nordistes.Dans une interview publiée mardi par le quotidien libanais al-Akhbar, l'ancien vice-président yéménite et dirigeant sudiste Ali Salem al-Baidh a dénoncé “l'occupation interne” par les nordistes du sud du Yémen, “dont les habitants et les richesses sont considérés comme un butin de guerre”.'M. Baidh, en exil depuis la tentative avortée du sud-Yémen de faire sécession en 1994, a demandé la sécession du sud et s'est déclaré “solidaire” de la rébellion dans le nord.