Le nombre de débarquements de migrants en Italie a triplé au cours des premiers mois de l'année 2023, selon les autorités italiennes, alors que Frontex signale une augmentation des arrivées via la Méditerranée centrale Près de 4000 nouveaux migrants ont débarqué à Lampedusa vendredi et samedi. En Sicile, ce sont 1301 personnes qui ont été prises en charges ces derniers jours. En mer de Calabre, au cours des dernières 24 heures, ce sont enfin 600 migrants qui ont été secourus en Méditerranée. Ces chiffres n'incluent pas les morts et les disparus. Selon l'Organisation internationale pour les migrations en 2022, 1417 migrants ont disparu en Méditerranée, probablement morts noyés. Résultats, selon le site du ministère italien de l'Intérieur le nombre de débarquements de migrants en Italie a triplé au cours des premiers mois de l'année 2023. Frontex signale également une augmentation des arrivées sur la route de la Méditerranée centrale. Cette recrudescence des prises en charge s'effectue dans un contexte de tensions accrues entre les autorités nationales des pays concernés par ces afflux de réfugiés et les ONG qui patrouillent en mer pour sauver des migrants de la noyade. Samedi, SOS Méditerranée a ainsi accusé des garde-côtes libyens d'avoir mis en danger ses équipes et des migrants à bord de son navire Ocean Viking Alerté samedi matin de la présence d'une embarcation en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye, le navire-ambulance de l'ONG s'en approchait quand un patrouilleur des garde-côtes libyens "est arrivé sur les lieux, s'approchant dangereusement de l'Ocean Viking", écrit SOS Méditerranée dans un communiqué.
Agressivité des garde-côtes libyens
"Toutes les tentatives de l'équipe à la passerelle pour contacter le bâtiment des garde-côtes libyens par VHF sont restées sans réponse, tandis que l'équipage des garde-côtes libyens a commencé à se comporter de manière agressive, menaçant avec des armes à feu et tirant plusieurs coups de feu en l'air", a poursuivi l'ONG dont le siège est à Marseille. L'ONG Sea Watch - qui a elle aussi dénoncé les faits dans un communiqué distinct - a par ailleurs pu repérer, grâce à son avion, des personnes tombées par-dessus bord du bateau pneumatique en détresse, ensuite récupérées. Selon SOS Méditerranée, environ 80 personnes ont finalement été interceptées par les garde-côtes libyens et renvoyées en Libye. L'ONG assure par ailleurs qu'en janvier déjà, des garde-côtes libyens avaient perturbé une opération de sauvetage de l'Ocean Viking, "mettant sciemment en danger la vie des personnes en détresse en mer (...) en empêchant l'équipe de recherche et de sauvetage à bord de (son) canot de sauvetage de retourner au navire principal". Fin 2022, les associations intervenant dans le secteur estimaient à environ 100.000 le nombre de personnes interceptées depuis la signature d'un accord avec la Libye en 2017 par l'Italie et l'Union européenne, qui ont accepté de former et d'équiper les garde-côtes libyens pour intercepter les migrants tentant de quitter ce pays en proie à l'instabilité mais qui n'est distant que de 300 kilomètres des côtes italiennes.