L'émissaire américain George Mitchell est rentré bredouille d'Israel , sans être parvenu à obtenir un accord sur un gel de la colonisation juive en Palestine occupé et une reprise du dialogue israélo-palestinien. Au terme d'une nouvelle mission de quatre jours dans la région, M. Mitchell a discrètement quitté Israël sans faire la moindre annonce, après un ultime entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont rapporté les médias israéliens.Selon ces médias, l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, qui a multiplié ces dernières 48 heures les navettes entre M. Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie), n'a pas réussi à convaincre le dirigeant israélien de lâcher du lest sur les colonies.Les efforts de M. Mitchell pour favoriser la relance des négociations de paix achoppent sur le refus des Israéliens d'arrêter la colonisation en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens réclament un gel complet des constructions. “Le sénateur Mitchell nous a informés n'être pas parvenu à un accord avec les Israéliens sur un arrêt de la colonisation”, a déclaré à la presse le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat, à l'issue de la rencontre entre l'émissaire américain et M. Abbas à Ramallah.“Le président (Abbas) a fait savoir au sénateur Mitchell que la question de l'arrêt de la colonisation ne saurait faire l'objet de compromis”, a insisté M. Erakat. Les consultations de M. Mitchell pour débloquer l'impasse devaient toutefois se poursuivre à New York, où MM. Abbas et Netanyahu doivent assister la semaine prochaine à l'Assemblée générale de l'ONU. “Nous espérons qu'un accord global sur toutes les questions pourra être trouvé. Le sénateur Mitchell déploie tous les efforts nécessaires à cette fin”, a expliqué le négociateur palestinien. Le sénateur Mitchell s'efforce d'arracher un accord sur la colonisation afin d'ouvrir la voie à un sommet tripartite la semaine prochaine à New York entre MM. Netanyahu, Abbas et le président Barack Obama, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.Un tel sommet permettrait de relancer les pourparlers de paix suspendus depuis l'offensive israélienne dans la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009).“Les négociations ne reprendront pas tant que la colonisation n'est pas arrêtée”, a répété M. Erakat.“Il apparaît que les désaccords entre les Palestiniens et nous sont toujours là”, a commenté de son côté un responsable israélien, sous couvert de l'anonymat, en signalant que M. Netanyahu souhaitait toujours participer à un sommet tripartite à New York.Mais après le départ de M. Mitchell, l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, a dit vendredi ne pas être en mesure d'annoncer un sommet tripartite à New YorkL'émissaire “Mitchell est rentré aux Etats-Unis”, a pour sa part indiqué le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly. “Naturellement, nous espérions une percée” dans les discussions, a-t-il .Netanyahu avait toujours affirmé depuis sa prise de fonctions au printemps dernier qu'il était prêt à reprendre les négociations avec les Palestiniens “sans condition préalable”.Il s'était déclaré prêt à modifier son emploi du temps pour participer à un sommet tripartite, mais s'était montré plus circonspect depuis quelques jours. Il a réaffirmé que son gouvernement n'envisageait pas de “gel” de la colonisation mais seulement un “ralentissement” de la construction limité à plusieurs mois.L'émissaire américain a appelé jeudi les protagonistes du conflit israélo-palestinien à “prendre leurs responsabilités” afin de permettre la reprise du processus de paix. USA: Pas de sommet Obama/Israël/Palestiniens à l'ONU à ce stade L'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Susan Rice, a dit vendredi ne pas être en mesure d'annoncer une rencontre trilatérale entre le président Barack Obama et les dirigeants israéliens et palestiniens en marge de l'ONU la semaine prochaine.Mme Rice a relevé devant la presse que l'Assemblée générale des Nations unies donnerait lieu à une multitude de réunions à l'initiative des Etats-Unis ou d'autres pays.Mais “en ce qui concerne le Proche-Orient, je ne suis pas en position d'annoncer quoi que ce soit d'autre”, a-t-elle dit alors qu'a été avancée la possibilité que M. Obama profite de l'Assemblée générale pour réunir les dirigeants israéliens et palestiniens