La plateforme marocaine de distribution alimentaire axée sur la technologie B2B, Terraa, va bon train dans sa stratégie de quadrillage du territoire national par un réseau de centres performants, avec l'enjeu de débarrasser le marché national du phénomène des intermédiaires, aux effets délétères. Pour ce faire, elle vient de lever des fonds de 1,5 million de dollars. La Startup a levé ces fonds de pré-amorçage lors d'une ronde menée par FoodLabs, un investisseur européen en capital-risque et incubateur d'entreprises, spécialisé dans l'alimentation, la durabilité et la santé. Fondée par Youssef Benkirane et Benoit De Vigne l'année dernière, Terraa, qui s'approvisionne en produits alimentaires frais directement auprès des agriculteurs et les livre à des revendeurs, prévoit d'utiliser ce financement pour renforcer son infrastructure logistique et s'étendre dans les villes du Maroc, puis explorer de nouveaux marchés dans la région d'ici un an.
La startup apporte des changements innovants dans la chaîne d'approvisionnement en produits alimentaires frais au Maroc, que Benkirane décrit comme étant très fragmentée, usant de méthodes encore traditionnelles et dominée par des intermédiaires qui achètent des produits aux agriculteurs à bas prix, pour ensuite les revendre avec d'énormes bénéfices.
La plateforme vise donc à promouvoir un marché cohérent et à prix compétitifs pour les produits, en aidant les agriculteurs à réduire les pertes post-récolte, souvent dues au manque de marchés, en particulier en période de surproduction. Les détaillants qui utilisent Terraa bénéficieront, quant à eux, de prix constants et d'un approvisionnement en produits de haute qualité.
Dans une déclaration à Techcrunch, Youssef Benkirane a révélé que « dans les prochains mois, la start-up compte construire des centres de collecte dans toutes les grandes villes agricoles du Royaume. Ils seront utilisés pour le stockage des produits collectés auprès des agriculteurs en vue de leur distribution aux clients finaux ».
« Le Maroc est notre priorité pour l'instant, et nous sommes en train d'élaborer un modèle en termes d'opérations, de développement de notre technologie et d'expansion dans les régions du Royaume. Lorsque nous serons convaincus de pouvoir reproduire ce modèle ailleurs, nous commencerons par un grand pays d'Afrique où le marché est énorme, afin de lancer notre expansion sur le continent », a-t-il fait savoir.
« La décision de lancer Terraa était motivée par la nécessité d'améliorer l'efficacité du marché des produits frais », a précisé son fondateur, signalant que « le marché des produits frais au Maroc est très fragmenté avec de nombreux intermédiaires qui sont en activité depuis des décennies. Ils travaillent en fonction des habitudes et n'utilisent pas les meilleures pratiques en termes d'opérations ou de technologie ». La startup s'approvisionne en produits frais directement auprès des agriculteurs pour répondre aux commandes en ligne des détaillants, des restaurants et autres revendeurs. Les commandes sont passées via son site web ou WhatsApp. La plupart des processus sont effectués en interne pour le contrôle de la qualité, mais la startup prévoit de travailler de plus en plus avec des fournisseurs externes approuvés pour soutenir certaines de ses opérations.