Au moment où les Lions de l'Atlas écrivent une nouvelle Histoire au Mondial de Qatar, d'autres sportifs marocains brillent également. L'un d'eux, Ramzi Boukhiam, devient le 1er Marocain, Africain du Nord et Arabe à intégrer l'élite mondiale du surf. - Vous serez aux côtés des meilleurs surfeurs mondiaux la saison prochaine grâce à la qualification pour le Championship Tour 2023 (CT). Le chemin était long avant d'y parvenir ? - Absolument ! C'est mon rêve et mon objectif depuis mon enfance. J'ai commencé le surf à Taghazout pour un jour arriver au World Surf League Championship Tour (WCT) 2023. C'est historique pour le Maroc et pour le surf arabe ! Beaucoup de haut et de bas, de persévérance et d'entraînement pour y arriver. - Que pensez-vous du format actuel de la WCT ? - Personnellement, je ne suis pas pour le "mid-seasoncut". Normalement, on a une année entière quand on se qualifie pour le WCT. Actuellement, ils ont fait un "cut" à la moitié. J'ai 5 compétitions sur le CT et au bout des cinq, ils vont faire un cut. On est 32 surfeurs sur le CT. Il faut que je sois dans le top 22 pour y rester le reste de l'année et le début de l'année d'après. Si je suis entre la 22ème et la 32ème place, je redescends au circuit d'où je viens. Mais je suis déterminé à passer ce format. - A quoi va ressembler votre calendrier d'ici la prochaine compétition ? - Actuellement, je suis au Qatar pour encourager l'équipe nationale de football. C'est historique ce qu'ils font. Je suis en train de passer un moment de folie (rires). Je rentre au Maroc pour de petites vacances avec ma famille. Ensuite, à fond les entraînements, que j'ai repris un peu actuellement. Je compte repartir à Hawaï début janvier, pour m'acclimater, car la prochaine compétition commence le 29 janvier à la fameuse pipeline de Hawaï. C'est le rêve pour tout surfeur. - Est-ce qu'il y a une vague que vous rêvez de surfer ? - Toutes les belles vagues que j'ai en tête, je les ai déjà surfées. Surfer une série à pipeline en WCT c'est hallucinant, c'est le rêve pour tout surfeur qui veut aller au plus haut niveau. En tout cas, il y a deux compétitions que j'aime énormément depuis que j'étais tout petit. D'abord, Jeffreysen, Afrique du Sud. Cette vague me rend fou. Et que la vague teahupoo à Tahiti, c'est d'ailleurs là que se dérouleront les JO 2024. Pour moi, c'est la vague la plus effrayante, mais la meilleure. Donc, je suis déterminé à passer ce "mid-seasoncut". - Par ailleurs, il n'y a pas beaucoup de compétitions de surf au Maroc. Est-ce la raison pour laquelle des surfeurs marocains cherchent à devenir professionnels sous d'autres cieux ? Comment améliorer cette discipline au Maroc? - Du moins à mon époque, il n'y en avait pas beaucoup. Franchement, la Fédération Royale Marocaine de Surf et Bodyboard commence à changer la donne. Il commence à y avoir un vrai championnat du Maroc avec plusieurs compétitions dans plusieurs régions. Ça fait chaud au coeur. Le surf commence à se démocratiser au Maroc. Certes, c'est un sport qui coûte de l'argent. J'ai de la chance de partir à l'étranger, d'avoir des sponsors et me faire repérer. C'est vrai que si on n'a pas les moyens, c'est compliqué. En plus de cela, il faut surtout un encadrement. Les Marocains se font de plus en plus encadrer. Mais on peut mieux faire. Recueillis par Safaa KSAANI Portrait Sa passion : défier les vagues
Originaire d'Agadir, d'un père marocain et d'une mère néerlandaise, Ramzi a débuté le surf à l'âge de 7 ans au « KM 14 » à Imourane, près du "Rocher du Diable" et a commencé à remporter ses premières compétitions nationales et internationales dès l'âge de 10 ans. Après le décès de son père alors qu'il avait 11 ans, Ramzi trouve un exutoire dans le sport où il puise toute sa force et signe un contrat chez un leader mondial du sport Outdoor. Il s'installe avec sa mère et son frère dans le Sud-Ouest de la France, haut lieu du surf mondial, afin de parfaire sa technique et se confronter aux plus grands en compétition. Il finit par s'imposer en défiant les vagues, pour se voir sacré champion d'Europe Junior et vice-champion du monde Junior à 18 ans. Il fait partie aujourd'hui de l'élite mondiale du surf, participant au circuit professionnel de la World Surf League (WSL), réputé mondialement pour son « roller backside ». Son but ultime est alors d'intégrer le circuit CT, correspondant au top 32 mondial réunissant la crème de la crème des surfeurs. En 2022, pour la première fois de l'Histoire, le surf devient une discipline olympique. Ramzi Boukhiam fait sensation et entre dans l'Histoire comme premier Marocain et premier Africain qualifié pour les JO, ayant affronté les meilleurs mondiaux, particulièrement les surfeurs du Top 10 de la World Surf League. En 2022, il se qualifie au Championship Tour 2023 de la World Surf League, la plus prestigieuse des compétitions de surf au monde.