Le Maroc discute avec l'Espagne de la possibilité d'inverser le flux du gazoduc Maghreb-Europe au cas où l'Algérie ne renouvelle pas l'accord d'approvisionnement qui expire le 31 octobre, a déclaré lundi un haut responsable marocain, à l'Agence Reuters. L'Algérie a précédemment laissé entendre qu'elle ne renouvellerait pas l'accord d'exportation de gaz via le gazoduc de 13,5 milliards de m3 qui traverse le Maroc et qu'elle étendrait le gazoduc méditerranéen Medgaz, qui ne traverse pas le Royaume, pour atteindre une capacité de 10 milliards de m3 d'ici décembre, une décision qui intervient suite à l'annonce, par Alger, de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc.
« Pour le Maroc, l'oléoduc est davantage un outil de coopération régionale et nous ne le laisserons pas rouiller », a déclaré à Reuters le haut responsable, qui a requis l'anonymat, confirmant que les autorités marocaines et leurs homologues espagnoles sont en cours d'examen de la possibilité d'utilisation des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) ibériques afin d'acheminer du gaz vers le Royaume.
«Ce GNL ne fera pas concurrence à l'approvisionnement en gaz espagnol. Ce sera un achat supplémentaire commandé par le Maroc qui paiera le coût du transit par les terminaux espagnols et le gazoduc», a-t-il déclaré, ajoutant que le Maroc a également accordé des autorisations aux importateurs de gaz en prévision du non-renouvellement par l'Algérie de l'accord sur le gazoduc.
Pour rappel, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a déclaré récemment qu'aucune décision définitive n'avait été prise concernant le gazoduc Maghreb-Europe.