Les premières cultures de cannabis ont été introduites au Maroc au septième siècle, concomitamment à la conquête arabo-musulmane. Au 19eme siècle, sa consommation se banalise et, en 1906, fut créée la régie marocaine des kifs et tabac. En 1954, une loi prohiba la culture libre du cannabis et, dans le Rif, l'Etat pesa de tout son poids pour dissuader les agriculteurs de ne plus semer ses graines. Seulement, c'est l'effet inverse qui se produisit avec une expansion très significative de la taille des champs cultuvés. Après six décennies, en décembre 2020, la commission des stupéfiants onusienne retire le cannabis de la liste des drogues dangereuses, à la lumière des recommandations de l'OMS. Avant et pendant ce temps aux USA, en Union Européenne, en Amérique latine, au Canada..., le cannabis est légalisé sous toutes ses formes et, du jour au lendemain, sa consommation est devenue légale selon des conditions bien précises. L'usage légalisé de cette substance naturelle ne se limite pas au domaine récréatif, mais englobe également le secteur industriel (textile entre autres) et médical grâce à son effet orexigène stimulant l'appétit des malades dénutris atteints de cancers notamment. La liste s'allonge de jour en jour et englobe d'ores et déjà la lutte contre les maladies cardiovasculaires, une multitude de douleurs et inflammations, la fibromyalgie, le Parkinson, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin dont essentiellement la maladie de Crohn, l'épilepsie, l'anxiété, le diabète, le cancer, l'alcoolisme, les nausées, l'arthrose rhumatoïde, l'angoisse ... Le Maroc a voté à l'ONU favorablement pour une telle mutation réglementaire et, dans la foulée, a adopté une loi pour une utilisation légale, thérapeutique notamment, du cannabis. Loi qui vient tout juste d'être publiée au Bulletin officiel annonçant son entrée en vigueur. L'industrialisation légale et réglementée du cannabis est à même de transformer une épine du pied dont souffre le Maroc en une opportunité pour son développement. Quant au récréatif, et bien disons que les voies du Seigneur sont impénétrables. Kaya now, Kaya, Kaya... chantait Bob Marley. Jamal HAJJAM