Cinq séries développées pendant une trentaine d'années investissent l'espace Fotografiska à New York jusqu'en novembre. L'artiste monte une sorte de rétrospective à travers «Vogue, The Arab Issue». Resté à Londres pendant le premier confinement, Hassan Hajjaj rentre travailler à Marrakech après une longue période de questionnements. «Il m'a fallu du temps pour m'adapter à mon travail, mes émissions et mes autres projets à l'autre bout du monde. Normalement, je voyage constamment et j'aime m'appliquer à la fois physiquement et spirituellement. Après avoir travaillé sur des projets via des appels Zoom, j'ai réalisé à quel point mon équipe a été incroyable», confie-t-il au site The National News. Le natif de Larache compose son art de photographies, de design, de mode, de musique et de cinéma. Il s'inspire de la société de consommation qu'il étrique, scanne la rue sur laquelle il jette un regard zoologique. Mais son terrain de prédilection reste le souk avec ses codes et ses opportunités d'échanges. Son côté pop art le pousse naturellement à utiliser l'univers des marques et des logos célèbres qu'il détourne selon l'humeur. Références orientales et occidentales se font face, se touchent, dialoguent. Il n'hésite pas à convoquer l'art décoratif islamique, notamment pour l'encadrement des photographies qu'il réalise avec des mises en scène détonantes. Depuis quelque temps, les oeuvres de Hassan Hajjaj intègrent de prestigieuses collections, au Musée des Beaux-arts de Virginie, au Musée d'art de Los Angeles, au Musée Victoria et Albert au Royaume-Uni, à l'Institut des cultures d'Islam à Paris... Parmi ses récentes exhibitions, une rétrospective à la Maison européenne de la photographie de Paris qui voyage ensuite en Corée du Sud, en Suède, en Angleterre et aux Etats-Unis. Artiste multiple, le Warhol de Marrakech tourne depuis vingt ans le documentaire «Brotherhood». La première partie est filmée au Maroc. Pour compléter le tournage au Brésil, il attend que les temps changent dans la perspective d'un retour à la normale. Dans ce projet, Hassan Hajjaj mêle culture gnaoua, danse, poésie, chants religieux. Pour la partie brésilienne, il s'intéresse à l'art de la Capoeira mettant aux prises musique, danse, arts martiaux et acrobaties. C'est aussi cela la bulle de Hajjaj.