Ces derniers temps l'Algérie fait face à des tensions sociales qui ne cessent de grimper, exacerbé par une profonde crise économique dû à la chute de la rente pétrolière Sous fond de crise sociale, le gouvernement algérien a dénoncé jeudi 6 mai une « exploitation de l'activité syndicale par certains mouvements subversifs visant à semer la « fitna » [sédition] ». Bien que les services du premier ministre reconnaissent le droit de grève et les libertés syndicales assurés par la Constitution, cette intervention survient peu de temps après la suspension de 230 pompiers pour avoir manifesté à Alger. Depuis plusieurs semaines, le président algérien Abdemadjid Tebboune fait face à de nombreux conflits sociaux, accompagné par un taux de chômage élevé de 15% et un appauvrissement de la population.
De « mauvaises pratiques » prises sous l'ancien président Ces malaises sociaux s'ajoutent à une crise économique apparue après la chute de la rente pétrolière, et à l'impasse politique qui se prolonge depuis la naissance du mouvement populaire antirégime du Hirak il y a deux ans. Dans son communiqué, le gouvernement d'Abdelaziz Djerad, le premier ministre, pointe du doigt des « mauvaises pratiques » prises durant les vingt ans de mandat de l'ancien président déchu Abdelaziz Bouteflika. Pour sa part le président Abdelmadjid Tebboune a appelé le gouvernement à ouvrir « un dialogue » avec les partenaires sociaux pour tenter d'apaiser la colère sociale. En effet, à la suite de la suspension de 230 sapeurs-pompiers qui ont manifesté dimanche avec des revendications salariales, leurs collègues se sont mobilisés, menaçant Alger de démissionner, s'ils n'étaient pas réintégrés.
Le ministère de l'intérieur a qualifié la manifestation des pompiers de « complot » fomenté par « des parties hostiles à l'Algérie ». Ainsi, une pétition a été relayée jeudi par l'agence officielle APS, un collectif proche du pouvoir, demandant au peuple algérien à « serrer les rangs » et à « se rassembler autour de l'Etat national, de son unité et sa souveraineté » face aux menaces qui tenteraient de déstabiliser l'Algérie.